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La précarité menstruelle : des actions locales pour briser un frein invisible 

À Toulouse comme partout, la précarité menstruelle est présente. En France, elle touche plus de 4 millions de femmes menstruées de 18 à 50 ans. Mais des associations luttent quotidiennement pour aider ces personnes.

« Avant les fins de mois étaient compliqués et je pouvais pas me permettre d’acheter des serviettes » se confie une femme. Cette phrase illustre parfaitement la précarité menstruelle. Celle-ci désigne la difficulté, voire l’impossibilité, pour certaines personnes menstruées d’accéder à des protections menstruelles, par manque de moyens financiers ou d’accès à des infrastructures sanitaires adéquates. Les étudiantes, familles nombreuses et les femmes sans domicile fixe sont les plus touchées. 

Pour lutter contre cette précarité l’association la Grande Collecte récolte des dons auprès de particuliers pour les redistribuer aux personnes dans le besoin ou à des infrastructures. Elle installe des distributeurs de serviettes et tampons. Des ateliers de sensibilisation et d’échange sont aussi organisés. Sa créatrice Manon Durand explique « le but, c’est que les gens parlent des règles en toutes circonstances avec n’importe qui ».

Les dons reversés par l’association La Grande Collecte vont à diverses structures. Le camion Douche a déjà bénéficié de ces dons. Ils les redistribuent par la suite (les protections périodiques, gel douche, produits de soin…) dans la rue dans leurs camions équipés également de douches. À Toulouse, une seule structure de douche publique existe, mais actuellement fermée pour travaux.

Soliciale, une épicerie solidaire qui lutte contre la précarité menstruelle 

L’épicerie solidaire Soliciale a accueilli un atelier de sensibilisation autour des règles et de la précarité menstruelle. Les femmes présentes à cet événement ont toutes bénéficié de dons de protections périodiques. Chantal, adhérente à l’épicerie solidaire, explique : « Je vais en passer à mes filles, ça allègera leurs factures. » En France, les règles coûtent aux femmes entre 4 000 et 8 000 euros tout au long de leur vie. 

Soliciale met des produit d’hygiène et de protection menstruelle a 1 euro pour rendre l’achat de ces produits de première nécessité plus accessible. Une femme dans sa vie aura ses règle en moyenne 500 fois. Et s’acheter des protections reste un luxe pour des millions de femmes en France. 

Le Conseil départemental de la Haute-Garonne s’organise pour installer des distributeurs de protections périodiques

Le conseil départemental de la Haute-Garonne avance aussi dans la lutte contre la précarité menstruelle. Cette année ils se sont lancés le défi d’installer un distributeur de protection périodiques dans les collèges publics de la Haute-Garonne. Chaque établissement reçoit un lot pour remplir le distributeur. Par la suite, le collège sera chargé d’approvisionner les distributeurs. Ce dispositif est gratuit et en libre distribution pour les collégiens.

Zia Senegas

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