Nehira Sanon, 15 ans, jeune licenciée au Blagnac Tennis Club a déjà des ambitions de grande. Son ambition : faire partie du top 10 mondial et gagner des Grands Chelems. Cette jeune athlète s’est confiée sur son parcours oscillant entre projet sportif, idoles, scolarité…
Actuellement 400e mondiale chez les juniors et avec ses premiers points sur le circuit senior en poche, la jeune Sanon avance avec détermination pour atteindre son objectif de joueuse professionnelle. Lors de ses débuts à l’âge de trois ans, cette envie se manifestait déjà. « J’ai toujours voulu devenir pro. », déclare-t-elle. Son père, Benjamin Sanon, lui aussi ancien joueur professionnel, a peut-être contribué à cette certitude et cette passion du sport. Il rappelle modestement : « Moi je l’accompagne uniquement, je suis là pour lui faire part de mon expérience de joueur mais c’est à elle de se construire sa propre carrière, de faire les choses à sa manière. »
Si l’inspiration paternelle ne suffit pas. Qui d’autres alors ? « J’ai toujours adoré Serena Williams et plus récemment, Novak Djokovic aussi. » Des raisons particulières ? « Serena, c’est elle qui a ouvert la porte aux jeunes joueuses de couleurs dans le monde, c’est une joueuse spéciale pour moi. » En effet, l’ancienne numéro 1 mondiale américaine a changé la face du tennis car elle fut avec sa sœur Venus la première joueuse de couleur noire à remporter des titres du Grand Chelem. « La passion pour Djokovic est venue plus tard, grâce à sa carrière et ce qu’il dégage. » A l’instar de Serena Williams, le joueur serbe détient le record de titres de tournois du Grand Chelem en simple avec 24 victoires.
Des inspirations motrices
« J’aimerais faire partie du top 10 mondial et gagner des Grands Chelems. » Les objectifs de Nehira sont déjà clairs et cela se ressent au quotidien. Son père raconte : « C’est son projet, elle sait où elle veut aller donc elle est très appliquée et motivée. » Propos également repris par son préparateur physique Quentin Mauries « C’est une fille travailleuse. » Même si parfois, l’âge peut-être ou la personnalité refait surface. « Son gros défaut ? Elle est lente, elle met beaucoup de temps à se mettre en route. Et pour tout, pas que pour le tennis », déclare son père Benjamin. Quentin lui est plus mesuré : « Elle manque encore en maturité dans certains domaines. »
Et l’école dans tout ça ? « Je fais mes cours à distance avec le CNED et Acadomia depuis la rentrée de septembre. « Pourquoi seulement maintenant ? Benjamin Sanon explique : « Je ne voulais pas la sortir de l’école tout de suite, je voulais qu’elle ait un cadre. » Ce changement montre un cap de passé pour la jeune joueuse de 15 ans. Cela n’est pas forcément évident à cet âge. Nehira, elle, semble plutôt bien le vivre : « Je trouve que je me suis très bien adaptée à ce mode de vie. C’est ce que je veux faire donc cela me convient. J’arrive quand même à voir mes amis et puis j’ai un entourage qui me soutient. »
Une motivation qui paie
En plus du soutien de son staff, Nehira est soutenue par la Fédération Française de Tennis. « Depuis la rentrée, la fédération nous aide pour les tournois à l’étranger. Ils s’occupent de tout l’aspect logistique, les vols, les hôtels… » a déclaré Benjamin. Cet accompagnement permet à Nehira de pouvoir partir plus souvent dans l’année disputer des tournois ailleurs qu’en France. « Avant, on ne partait qu’à chaque vacances alors que maintenant on peut partir au moins une fois par mois. » Et ça marche ? « Oui, j’ai fait plusieurs demi-finales dont une dans un tournoi au Kenya et j’ai battu de bonnes joueuses. » Elle ajoute : « Ce nouvel emploi du temps me permet aussi d’alterner entre le circuit junior et senior. J’ai d’ailleurs pu décrocher mes premiers points sur le circuit senior cette année. » Cette ascension fulgurante continue. En effet, en ce début de mois de mars, la joueuse polyvalente et agressive sur le terrain vient de gagner ses trois matchs de qualification à Valence, en Espagne, lors d’un tournoi de haute catégorie du circuit junior. Malgré une défaite au tour suivant, l’adolescente qui aspire à remporter Roland Garros est en train de marquer petit à petit son territoire sur le paysage tennistique mondial.
Eythan Nony – – Hoareau.
