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Toulouse : une résidence où jeunes et seniors réinventent le vivre ensemble

Ari dessine des oiseaux car c'est le mois dédié aux oiseaux, avec Sophie et Janine. CC : Laurine Méaulle.

Dans le quartier de la Roseraie à Toulouse, la résidence intergénérationnelle Parc Romane accueille des étudiants et des séniors. C’est un logement partagé pour accompagner la perte d’autonomie des personnes âgés, tout en créant du lien social. Tout est fait pour qu’ils gardent le plus possible leurs habitudes de vie.

Depuis 2021, les 64 logements de la résidence ont conquis nombreux habitants. Financée par le département, cette résidence permet à des retraités de vivre dans un environnement dynamique, tout en bénéficiant d’un accompagnement pour prévenir la perte d’autonomie. Des activités y sont organisées : ateliers de mémoire, gymnastique, jardinage ou encore cuisine. L’objectif : stimuler la mobilité et entretenir les liens sociaux. Selon l’INSEE, la population des plus de 60 ans représentera 35% des Français d’ici 2050.

La résidence accueille 64 logements en location. CC : Laurine Méaulle.

Claude, 71 ans, y réside depuis quatre ans. Ancienne employée de mairie, elle apprécie particulièrement la diversité des rencontres : « Ici, je ne m’ennuie pas, le temps passe vite ! Le mardi, jeudi et vendredi on fait des activités manuelles et même de l’informatique. » Toutefois elle relève un petit désagrément : « Avant, j’adorais aller dans le jardin avec mon chien mais maintenant les chats du voisinage y laissent leurs besoins, donc je n’y vais plus c’est désagréable ». Elle rajoute « le vivre ensemble c’est bien mais il faut qu’on fasse tous des efforts entre aînés et jeunes. » Selon une étude de l’Observatoire national de l’action sociale, 30% des seniors vivant seuls souffrent d’isolement.

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Une opportunité inattendue pour les jeunes

Dans cette résidence, des logements sont attribués à des étudiants qui viennent accompagner les séniors au quotidien. Ari, 21 ans, étudiant à Science Po, est arrivé ici en octobre. Au départ sceptique, il voit aujourd’hui cette expérience comme une chance : « C’est un public que je n’aurais pas rencontré autrement. J’ai l’impression qu’on leur apporte un petit bonus. J’écoute leurs histoires et je crée du lien, c’est une initiative positive pour moi. » L’expérience intergénérationnelle semble bénéfique pour les jeunes, une étude menée par l’institut Montaigne en 2022 révèle que 78% des jeunes ayant vécu en habitat partagé avec des seniors déclarent avoir développé une meilleure compréhension des enjeux liés au vieillissement.

Claude (qui n’a pas souhaité montrer son visage) boit son café tous les matins dans la salle commune aux habitants. CC : Laurine Méaulle.

Un modèle à encourager

Attribués par une commission impliquant la préfecture, la mairie et un bailleur social, ces logements permettent une mixité sociale et générationnelle. Animée par ses habitants, la résidence voit émerger des initiatives spontanées comme la création d’un site internet par les seniors eux-mêmes. Ce modèle d’habitat favorise une entraide mutuelle, loin de l’isolement souvent associé au grand âge : « Ari m’aide beaucoup au quotidien, il n’hésite pas à me porter mes courses et à venir me voir, il me tient compagnie », confie Claude.

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Avec le nombre de personnes âgées en France, en constante augmentation, on estime qu’ils seront 24 millions en 2050 selon l’INSEE. À l’heure ou le vieillissement de la population devient un enjeu majeur, cette expérience toulousaine montre que le lien intergénérationnel est peut-être une des clés pour lutter contre l’isolement des seniors.

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