L’association Miam’UP collabore avec les restaurations collectives tous les midi. L’objectif ? Redistribuer les plats non consommés aux plus défavorisés d’entre nous. Une idée toulousaine qui ne cesse de s’étendre.
Mettre en lien restaurations collectives et associations aidant les plus démunis. C’est la bonne idée qu’a eu Margaux Zarki avec l’association Miam’UP. “ Notre mission est d’assurer la logistique de l’alimentation entre les cuisines et les associations. On récupère tous les excédents de la restauration collective, que ce soit scolaire ou d’entreprises, et on redistribue aux organismes de Toulouse”, explique Justine Jaquinod, responsable des partenariats et communication. Miam’UP a vu le jour en avril 2022. A la genèse, sa fondatrice œuvrait dans des associations d’aides alimentaires pendant le Covid-19. Elle s’est rendue compte des manques d’approvisionnements et de qualité alimentaire pour les personnes dans le besoin. Le tout en sachant le gaspillage des restaurations collectives. C’est donc de constat qu’a germé l’idée de créer une association qui allait pouvoir remédier à ces fléaux.
Le lien entre resto et asso
Les associations se rendent sur une plate–forme numérique mise en place par Miam’UP sur laquelle les chefs des restaurations collectives déposent en ligne les excédents de production à la fin du service. “Ils ont plusieurs informations à remplir concernant les produits. Ensuite, les associations commandent ce dont elles ont besoin”, détaille Justine. La collecte s’effectue ensuite via l’intermédiaire de Vincent Monteil, responsable logistique, du lundi au vendredi entre 14h et 17h. A bord de son véhicule électrique, il parcourt les points de collecte pour ensuite livrer gratuitement les repas aux associations. “On travaille aussi avec des partenaires qui se déplacent en camion, comme la Conciergerie Solidaire. Il y a aussi Applicolis qui effectuent des livraisons en vélos cargos”, ajoute la salariée de 27 ans. Grâce à un partenariat avec la Région Occitanie, les lycées sont sollicités. “Exemple concret, quand il y a des grèves il y a donc beaucoup d’excédents. On est donc prévenu pour tous les surplus.”
Miam’UP collabore aujourd’hui avec neuf associations de la ville rose. Aussi bien avec des têtes de réseau comme la Croix-Rouge, qu’avec des organismes plus locaux, comme le GAF, tous situés à Toulouse et sa banlieue. Pour des raisons de coût logistique encore trop élevé, l’accès à la campagne est pour l’instant impossible.
Manger mieux et pour tous
Avec les services de Miam’UP, les bénéficiaires des associations collaboratrices peuvent manger des repas de meilleures qualités qu’auparavant : “L’objectif, en plus de réduire le gaspillage alimentaire, est d’apporter des solutions nutritives aux gens. Les foyers d’accueil n’ont pas la possibilité de faire des plats vraiment cuisinés. Alors que grâce aux plats de la restauration collective, qui sont soumis à pas mal de normes, on arrive à transmettre des plats de meilleure qualité et donc plus nutritifs. Par exemple, on apporte souvent du poisson, chose peu visible habituellement”, rapporte Justine avec un sentiment de satisfaction.
Depuis sa création en avril 2022, ce sont plus de 56 000 repas qui ont été distribués, soit une moyenne de 1 700 par mois. Via les rapports des associations, Miam’UP dévoile que les bénéficiaires ne concernent pas seulement les sans-abris : “Les profils sont de plus en plus variés. Ça va des familles monoparentales aux gens aux étudiants précaires, et inévitablement les sans-abris”. Une situation qui s’explique par les chiffres. En 2022, une étude de l’INSEE a conclu que 2 à 4 millions de français bénéficient de l’aide alimentaire.
Un succès synonyme d’expansion
Forte de sa réussite à l’échelle toulousaine, Miam’UP a ouvert en janvier 2025 une nouvelle antenne à Montpellier. L’association a ainsi recruté un nouveau salarié pour la ville héraultaise, ce qui porte le total à cinq pour l’association. Pour couvrir ses frais, elle peut compter sur un modèle de financement hybride alliant subventions de La Région et privé. Le désir d’aller à la conquête de nouvelles villes de l’Hexagone, Miam’UP ne s’en cache pas : “On a pour vocation d’aller dès 2025 à Lyon. Le but est de s’étendre partout en France avec pour objectif Paris et Marseille dans le futur.
Et si l’on demande à Justine comment, à notre échelle, on pourrait aider Miam’UP, elle nous répond que “ lorsqu’on va manger dans des restaurants collectifs, il faudrait aller voir le chef et lui parler de l’association pour potentiellement le faire adhérer,” sourit-elle. Que ce soit au self scolaire ou au restaurant d’entreprise, nul ne pourra faire l’impasse d’aller faire une bonne action et de soutenir le milieu associatif !