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Étudiants toulousains : des solutions pour alléger les difficultés

L'année 2023-2024, l'enseignement supérieur en France comptait plus de 2,9 millions d'étudiants inscrits. Crédit: Lucie Ribaut
L'année 2023-2024, l'enseignement supérieur en France comptait plus de 2,9 millions d'étudiants inscrits. Crédit: Lucie Ribaut

À Toulouse, la précarité étudiante touche de plus en plus de jeunes confrontés à des difficultés financières et sociales. La ville se classe derrière Paris comme l’une des plus touchées par ce phénomène d’après l’Union Étudiante. Face à cette situation, des initiatives locales se multiplient pour améliorer le quotidien des étudiants toulousains. Aides alimentaires, logements solidaires, subventions… des solutions existent. 

Selon la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), un étudiant sur cinq en France ne mange pas à sa faim. À Toulouse, cette précarité devient un problème majeur, avec des répercussions sur la vie des étudiants. Heureusement, associations et institutions locales se mobilisent tout au long de l’année pour répondre à cette urgence. Le bâtiment INFO Jeunes Occitanie, situé rue de Metz depuis deux ans, devient peu à peu l’institution de référence pour les étudiants en difficulté. « On essaie de couvrir tous les sujets pour rendre l’accès à l’aide et aux ressources accessible à tous », précise l’équipe de ce service.

Il existe aussi l’Association Générale des Étudiants du Midi-Pyrénées (AGEMP). Elle joue un rôle clé dans la solidarité étudiante. Chaque semaine, plus de 1 000 étudiants bénéficient de repas gratuits grâce à la Banque Alimentaire. Mais l’aide ne s’arrête pas là : l’AGEMP organise également des séjours à prix réduits pour offrir aux étudiants précaires la possibilité de partir en vacances. En 2023, 53 étudiants ont pu profiter de séjours financés grâce à un partenariat avec l’USPA, une agence de sport. « Grâce à ce séjour, j’ai pu me détendre et prendre du recul. C’était une vraie chance de pouvoir partir en vacances », témoigne Lina, étudiante en master à Toulouse. « Le droit aux vacances est essentiel pour la santé mentale et physique des étudiants », explique Guilhem Roques, trésorier de l’AGEMP.

Le logement intergénérationnel

Le logement est une autre problématique essentielle pour les étudiants. L’association Mieux Ensemble propose une solution originale et solidaire : la colocation intergénérationnelle. Des seniors accueillent des étudiants en échange d’une présence et d’échanges humains. Pour seulement 250 euros par mois, soit la moitié du prix du marché, les étudiants bénéficient d’un logement à faible coût tout en créant du lien social avec leurs hôtes. « Une jeune étudiante sénégalaise m’a confié qu’elle se sentait véritablement accueillie comme un membre de la famille. Elle a même passé Noël avec eux et a reçu des cadeaux, comme si elle faisait partie intégrante de leur foyer », raconte Chantal André, coordinatrice de l’association.

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Chantal André reçoit en moyenne 30 candidatures d'étudiants par mois. Crédit : Lucie Ribaut
Chantal André reçoit en moyenne 30 candidatures d’étudiants par mois. Crédit : Lucie Ribaut

Des aides financières 

Parallèlement aux initiatives solidaires, des aides financières viennent soutenir les étudiants en difficulté. Le Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Étudiantes (FSDIE), géré par l’Université Toulouse Capitole, propose des subventions pour des projets étudiants et des aides ponctuelles pour ceux confrontés à des difficultés financières importantes. Exclusivement réservé aux étudiants de Toulouse Capitole, ce fonds distribue à six reprises, chaque année des montants variant entre 100 et 2 000 euros pour répondre à des besoins tels que le logement, l’alimentation ou l’achat de matériel informatique. « Cette aide m’a permis de régler des soucis financiers urgents et de me concentrer sur mes études sans stress », explique Emma, étudiante en licence. Des initiatives comme le prêt d’ordinateurs, mis en place après la crise sanitaire, offrent également aux étudiants l’accès au matériel nécessaire pour leurs études.

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Malgré les nombreuses initiatives solidaires, Mary Lee Fleurant, gestionnaire de la vie étudiante à l’Université Toulouse Capitole, souligne que ces mesures, bien qu’importantes, restent insuffisantes face à l’ampleur de la précarité étudiante : « C’est comme poser un pansement sur une plaie béante ».

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