La Ville rose regorge de personnages historiques qui font sa renommée. Elle entretient un lien très fort avec la religion, notamment au milieu des années 1200. Saint-Thomas d’Aquin fait partie de l’un de ces Illustres conservé à Toulouse depuis presque 800 ans. Mais qui est-il ?
Il y a des noms que l’on connaît mieux que d’autres. Saint-Sernin étant sûrement le plus populaire à Toulouse. Celui qui à une basilique en son nom n’est pas la seule figure emblématique de la ville. Thomas D’Aquin, proclamé Saint-Thomas repose au couvent des Jacobins depuis 1368. Ce dernier a une particularité : il n’a jamais mis un pied à Toulouse.
Né en Italie, il deviendra au cours du XIIIe siècle un des plus grands penseurs de l’époque. Mort à Fossanova en 1274, il ne rejoint Toulouse qu’en 1368. Appartenant à l’ordre des dominicains, Toulouse était la ville la plus importante pour Saint-Dominique et ses frères, puisque c’est ici qu’a été fondé l’ordre. La construction du couvent achevée en 1350, l’édifice ne dispose pas de figures religieuses qui y reposent, chose obligatoire pour une église. Suite à la mort de Saint-Dominique, les frères de l’ordre dominicains demandent à rapatrier ses reliques. À ce moment-là, le fondateur de l’ordre est inhumé et conservé à Bologne en Italie. La ville refuse de donner Saint-Dominique à Toulouse. Reste alors la seconde figure la plus importante des dominicains, Saint-Thomas. 84 ans après sa mort, Fossanova accepte de donner le corps de Thomas d’Aquin à Toulouse.

Un chemin périlleux
À cette époque, les reliques, qui sont les ossements d’une perosnnes, sont très prisées et leurs vols sont nombreux. Pour éviter tout problèmes, les frères utilisent deux convois. Un premier où personne ne se trouve à l’intérieur, et un deuxième avec Saint-Thomas. Le but est de faire diversion pour limiter les risques. Pour cela, le convoi emprunte des petites routes peu connues. Finalement tout se passe bien et Saint-Thomas arrive sans que ses reliques ne soient dérobées.
À son arrivée, les dominicains veulent marquer le coup. Thomas d’Aquin entre en grande pompe aux Jacobins. Sa reliquaire (boîte où se trouvent les os) est recouverte par un tombeau de 8 mètres de haut. Suite au refus d’obtenir le corps de Saint-Dominique, les frères de l’ordre veulent montrer que ce n’est pas grave et que Saint-Thomas est aussi important que le fondateur de l’ordre. Plusieurs familles fortunées de Toulouse vont aider les dominicains à créer ce tombeau, après que l’ordre soit en difficultés financières à la suite de la construction du couvent des Jacobins. Aujourd’hui ce mausolée est détruit. Les os de Saint-Thomas se trouvent dans une reliquaire protégée par l’autel des Jacobins.
Tombeau de Saint Thomas avant sa destruction. Crédit : Couvent des jacobins – Pierre Catalo
En 1789, la révolution chasse les frères du couvent. Les reliques de Saint-Thomas sont alors en danger. Pour leur protection, il est décidé de leur transport a quelques centaines de mètres, dans la basilique Saint-Sernin en 1791. Elles y restent jusqu’en 1974.

Reliquaire de Saint-Thomas. Crédit Photo : Couvent des Jacobins – Pierre Catalo
Une influence perpétuelle
L’empreinte de Thomas d’Aquin continue d’exister. Son nom inspire au cours de ces deux siècles à Saint-Sernin, le logo du Stade Toulousain. Lors de cette période, des membres de l’Eglise graveront dans la pierre de Saint-Sernin, un sigle “ST” qui veut dire “Saint Thomas.”
Les rouge et noir d’aujourd’hui reprendront ce dessins en 1907 pour en faire leur embléme.
Actuellement, les Jacobins ne possèdent que quelques morceaux du corps comme des tibias, ou des bras de Saint-Thomas. Le crâne lui repose au couvent des dominicains dans le quartier de Rangueil. Il est d’ailleurs très souvent en déplacement. Des cérémonies religieuses ou des expositions font souvent l’objet de la présence du crâne de Saint-Thomas dans des pays étrangers comme les États-Unis récemment.
