Depuis le 17 octobre 2024, la marque gersoise Pétrone, spécialisée dans les sous-vêtements masculins éthiques, a ouvert une boutique rue Baronie à Toulouse. Créée en 2018 par Nicolas Hernandez, l’enseigne s’est diversifiée avec des vêtements et accessoires conçus en Europe à partir de matières éco-responsables. Alors que la mode éthique séduit de plus en plus de jeunes, la période de Noël, bien que calme, a permis à la marque de se faire connaître auprès d’une clientèle variée.
Rue Baronie, un logo rond se dessine sur la devanture. À l’intérieur, des tons neutres habillent les portants, et les pulls sont pliés au carré. La boutique Pétrone est ouverte depuis le 17 octobre 2024. La marque gersoise, d’abord spécialisée en sous-vêtements masculins, a aujourd’hui diversifié son offre. L’enseigne avait pris ses quartiers depuis le début de l’année 2024 dans un ancien presbytère, au cœur du village de Pessan, à la sortie d’Auch, dans le Gers. C’est dans une surface de 600 m² que s’activent les dix salariés.
La marque a été créée à Paris en 2018 par Nicolas Hernandez, un ancien des Galeries Lafayette de Paris, qui a eu l’envie de créer des sous-vêtements éthiques. À l’heure où les jeunes se tournent vers le “underconsumption core”, tendance des réseaux sociaux, les marques éthiques se multiplient. En France, les 18-24 ans sont ainsi prêts à dépenser 331 € pour un panier éco-responsable composé d’un jean, d’un tee-shirt et d’une paire de baskets, contre 208 € pour l’ensemble de la population.
Rendre plus sérieux le sous-vêtement masculin
Du nom de l’auteur grec et courtisan de Néron, Pétrone, surnommé « l’arbitre des élégances », a été choisi avec soin. « Les marques de sous-vêtements masculins traitaient souvent de blagues un peu simplistes. Nous trouvions que ce n’était jamais abordé de manière sérieuse, comme si c’était un sujet honteux. Nous voulions prendre le contre-pied et donner à la firme une image un peu premium et élégante jusque dans le nom », explique l’entrepreneur.
Les matières premières de Pétrone proviennent d’Europe, excepté le coton bio indien, en raison du manque de production européenne. « L’idée de la marque est de faire des produits de très haute qualité, donc plus éthiques, mais basés en Europe. Toute la confection est réalisée au Portugal, nous utilisons une fibre de bois autrichienne, le Tencel, mélangé à du coton bio pour faire des toiles sur mesure. Nous achetons des fils, les mélangeons en créant les couleurs », détaille Nicolas Hernandez, cofondateur de Pétrone. Le Tencel, aussi appelé soie végétale, est une matière thermo-régulante. « Cette matière permet de tenir chaud quand il fait froid et de rafraîchir quand il fait chaud, c’est un peu magique », avance le dirigeant. Ce tissu permet de baisser de près d’un degré la température du corps lors d’un effort intense, selon lui. La jeune entreprise propose aussi des chaussettes, des pulls, des tee-shirts et des articles de sport.
Une réussite mitigée
La marque avait triplé son budget communication, ce qui lui a permis de diversifier son public. « Au niveau de notre fréquentation, c’est assez varié. Je dirais que c’est 50/50 “jeunes cadres dynamiques”, rit le jeune homme, donc 25-30 ans mais aussi des 60-70 ans. On commence à avoir un peu de jeunes par le biais des influenceurs qui nous ont soutenus, comme Alex Cormac ou la Toulousaine Maya the Blonde Bee. » Selon le commerçant, c’est une ouverture de boutique réussie. « Pour un samedi par exemple, on compte environ 40 clients à la journée avec un achat moyen entre 40 et 50 euros », explique Guillaume, directeur de la boutique toulousaine.
Selon une étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) publiée en novembre 2024, les Français prévoyaient d’augmenter leur budget pour les cadeaux de Noël, atteignant en moyenne 390 €, soit une hausse de 5,4 % par rapport à 2023. Pourtant, ce n’est pas ce qu’a ressenti le commerce. « Nous avons tous vécu une période de Noël calme. Mais elle nous a quand même aidés parce que des clients ont acheté pour d’autres et, par rebond, ont fait tester la marque à d’autres potentiels clients », explique le directeur.
