À 18 mois des élections municipales, Jean-Luc Moudenc et son équipe veulent rassurer les Toulousains. Des investissements massifs ont été réalisés pour permettre aux habitants de la Ville rose de vivre le plus tranquillement possible. Mais où se situe Toulouse en terme de sécurité par rapport aux villes de taille similaire ?
Thème plus que souvent évoqué sur la scène politique nationale, la sécurité s’est également emparée des débats au sein du Capitole. La période de pré-campagne électorale ne fait que renforcer les occasions d’aborder un sujet qui divise.
Toulouse suit la tendance nationale
Souvent utilisés pour examiner la sécurité d’une ville ou d’un pays, les chiffres du nombre de crimes et délits pour cinq grandes villes (Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon et Lille) mettent en lumière deux constats frappants : D’abord, que le confinement a eu un très fort impact sur la baisse de la délinquance à court terme. Le deuxième est la baisse générale de l’insécurité en France (-3% en 2023 par rapport à 2022). Sur ce secteur, Toulouse fait même mieux avec 7 points de régression.
Nombre de crimes et délits sur les 8 dernières années
Cette statistique doit cependant être nuancée. Le nombre de crimes et délits diffère beaucoup en fonction de la population de la ville: plus une commune est peuplée, plus sa délinquance a de chances d’être élevée. Paris totalise 235 000 infractions de ce type en 2023, mais ne culmine qu’à la 730e place des villes les plus dangereuses de France. Pour obtenir ce classement, on considère le nombre de crimes et délits pour 1000 habitants. Ce qui permet d’avoir un calcul réaliste de l’insécurité d’une ville. Une nouvelle fois, Toulouse fait office de bon élève. Malgré un des taux de délinquance les plus haut du pays, lorsqu’on rapporte ce chiffre en délit pour 1000 habitants, Toulouse est 1803e au classement (82 crimes et délits pour 1000 habitants par an).
Crimes et délits pour 1000 habitants en l’an 2023
Encore du travail sur la protection des personnes…
Pour mieux comprendre la situation sécuritaire à Toulouse, il faut s’intéresser en détail au type de crimes et délits. Le nombre d’agressions physiques représente un bon indicateur. Avec les cambriolages, il permet de déterminer le niveau de tranquillité d’une ville. Dans la Ville rose, 7 718 personnes ont été victimes d’agressions en 2023, soit 0,15 infraction de ce type pour 1000 habitants. En comparaison aux autres délits (cambriolage, trafic de stupéfiants etc) les violences à la personne incarnent 20 % des 41 239 crimes et délits. Un chiffre qui est supérieur aux autres grandes villes comme Nantes et Lyon selon le Ministère de l’Intérieur.
Part des agressions en % sur l’année 2023
Mais des efforts qui commencent à se voir
Il y a 5 ans, Jean-Luc Moudenc lançait un vaste plan d’investissement. La métropole de Toulouse allait consacrer 42 millions d’euros pour la sécurité lors du prochain mandat (2020- 2026). Au total, en 10 ans de présence à la mairie de Toulouse, le maire et son adjoint à la sécurité, Emilion Esnault, ont presque triplé les effectifs de la Police Municipale (165 en 2014 contre 414 selon un rapport de Toulouse métropole). Quasiment inexistantes il y a 10 ans, le nombre de caméras de sécurité a fortement augmenté. Aujourd’hui, 630 appareils surveillent les rues de la Ville rose. Les effets peinent encore à se voir, surtout après la Covid. À la sortie du deuxième confinement, les agressions à la personne ont bondi de 30% comparé à avant la crise sanitaire, au 31 décembre 2019.
Nombre d’agressions à la personne sur les 8 dernières années
Pour participer à la lutte contre la délinquance, l’État avait annoncé en 2021 la mise en place d’un grand plan pour la sécurité intérieure. Toulouse devait voir arriver 110 policiers nationaux en 2024, mais selon Antoine Maurice, opposant écologiste à Jean-Luc Moudenc, seulement 90 nouveaux membres des forces de l’ordre ont été affectés. La ville a mis également de nouveaux dispositifs en place en 2022 comme les patrouilles de nuit de la police municipale.
Sources: https://docs.google.com/spreadsheets/d/10bQTONE0HhSCPdZxIiHJMnk0e1oMxE-Fd6kw1D44iZs/edit?gid=0#gid=0
L’entièreté des sources vient du Ministère de l’Intérieur.