Les agressions se multiplient dans les bureaux de tabac du département haut-garonnais, les buralistes tirent la sonnette d’alarme. Démission et arrêts maladie, le climat d’insécurité pèse lourdement sur la profession.
“Je ne trouve pas cela normal de travailler dans la peur”. Un constat de Frédéric Pailhé, président des buralistes de Haute-Garonne, sans appel . Face à la croissance des agressions, des tensions s’installent, poussant certains commerçants à envisager la vente de leur établissement. Dans le département de Haute-Garonne, les témoignages s’amassent. Un moyen de dresser un portrait d’une profession troublée. “J’ai même une buraliste qui m’a contacté pour vendre tellement elle avait peur”, confie M.Pailhé. « Elle a été à plusieurs reprises aggressée verbalement malgré de nombreux appels à la police”. Une situation qui impacte directement le fonctionnement des commerces. Des employés traumatisés qui “se mettent régulièrement en maladie”.
Quand la vigilance devient priorité
A Blagnac, Titouan Bonenfant, du tabac Le Colibri, fait preuve de vigilance accrue notamment lors des moments d’ouvertures et de fermeture. “On est obligé de rester à deux pour fermer au cas où il arrive quelque chose”, explique-t-il. Un dispositif né d’incidents passés. “Une personne est passée sous le rideau à moitié fermé. L’individu voulait seulement faire un achat mais sur le moment …”. Un épisode qui a marqué les esprits des employés. Néanmoins, certains tentent de garder leur sang-froid. L’une d’entre eux, buraliste au tabac-presse Diche à Toulouse, confie ne pas ressentir de crainte particulière. “Avoir la bonne réaction” reste dans un coin de sa tête. Une situation préoccupante qui oblige les buralistes à s’organiser et renforcer leurs mesures de sécurité. La question demeure : jusqu’où ces commerçants devront-ils aller pour assurer leur sécurité et celle de leurs employés ?
