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DATA : La musique comme miroir des générations 

La manière de consommer la musique à évoluer dans les dix dernières années. Photo : Paul Gazut.

Depuis des années, la musique se glisse dans le quotidien des Français. Que ce soit pour travailler, se détendre ou s’endormir, elle traverse les époques et s’adapte aux évolutions de chaque génération. Si les vinyles et CD ont longtemps dominé le marché, ces supports physiques cèdent aujourd’hui la place à une révolution numérique.

En seulement une décennie, le numérique a pris le contrôle du marché musical. Les CD ont longtemps dominé les rayons des magasins spécialisés, mais ils laissent désormais place à des modèles dématérialisés. Les plateformes de musiques, telles que Spotify, Deezer ou Apple Music, se sont imposées comme nouveaux outils d’accès à la musique. Il suffit de quelques clics, pour avoir accès à des millions de titres, adaptés aux goûts de chaque auditeur.

Comme démontré dans le graphique ci-dessus, le croisement s’est opéré en 2017. Le chiffre d’affaires du marché numérique était de 281 millions d’euros alors que la vente physique avait à peine 5,7% de plus avec 298 millions d’euros. En 2023, les deux marchés suivent des courbes contraires. Le numérique est en plein essor avec 620 millions d’euros de chiffres d’affaires. Quant à la vente physique, elle comptabilise 195 millions de chiffres d’affaires, soit environ 69% de différence. Ce processus de vente stagne depuis deux ans. 

Le numérique continue sa conquête du marché 

Entre le début de l’année 2023 et celui de 2024, la progression du streaming continue. Les abonnements aux plateformes numériques augmentent, confirmant leur ascension depuis une décennie. À l’inverse, les supports physiques, tels que les CD, peinent à maintenir leur place. Cette évolution témoigne d’un bouleversement culturel notamment entre les générations. 

Le marché de la musique continue sur sa lancée : au premier semestre 2024, il enregistre une croissance de 5,9 % par rapport à l’année précédente, atteignant un chiffre d’affaires de 415 millions d’euros. Une tendance positive qui se poursuit depuis cinq ans.

Les bibliothèques comme porte musicale 

Si le numérique gagne du terrain, les emprunts de CD perdent de la popularité. En effet, la bibliothèque de Toulouse avait l’habitude de mettre à disposition des albums en format physique. Elle a vu ses emprunts diminuer. Une baisse constante accentuée par la crise sanitaire de 2020. Le COVID-19 a amplifié le virage vers le numérique, mais la tendance s’observe déjà auparavant : les auditeurs préfèrent désormais la praticité des plateformes à l’expérience physique des bibliothèques.

L’évolution est marquante, en 2012, le prêt de CD à la Bibliothèque de Toulouse s’élevait à 29 803 exemplaires. Cinq ans plus tard, l’exode vers le numérique impacte cette méthode, le graphique démontre qu’en 2017, l’emprunt baisse à 20 183. En 2022, soit une décennie plus tard, l’emprunt de CD à la Bibliothèque de Toulouse baisse de 56%, atteignant 13 113 CD. 

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