En ce début 2025, la grippe sévit partout en France. Une forte épidémie, qui touche entre 2 et 6 millions de personnes chaque année, et qui révèle une particularité cet hiver. En effet, la nouvelle souche du virus semble frapper particulièrement les jeunes, une tendance inhabituelle qui inquiète les autorités sanitaires.
Plus grave que d’habitude. Fièvre, courbatures, maux de gorge ou de tête : si ces symptômes vous sont familiers, la grippe saisonnière vous a peut-être touché. Selon Santé publique France (Spf), le variant a atteint le stade épidémique dans toutes les régions de l’Hexagone.
Alors que tous les indicateurs de la grippe sont en forte hausse, chez toutes les tranches d’âge, le virus se distingue, cette année, dans sa capacité à affecter non seulement les personnes âgées et vulnérables, mais également les jeunes.
Sorti le 2 janvier dernier, le bulletin des infections respiratoires aiguës (Spf) a indiqué que, “les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés en ville et à l’hôpital. Le niveau d’intensité à l’hôpital est passé cette semaine de « modéré » à « élevé » tous âges confondus et à un niveau très élevé chez les moins de 15 ans”.
Une anomalie épidémique qui présente pourtant une explication logique. Selon Santé publique France, le coupable principal est le virus A (H1N1), majoritaire cette saison, accompagné en renfort par le virus B/Victoria, un duo bien connu pour leur agressivité. Les plus jeunes n’ont pas eu de premier contact avec la grippe le virus H1N1, mais plutôt le H3N2. En revanche, les personnes âgées ont été exposées au H1N1 durant leur jeunesse, ce qui leur a permis de développer une mémoire immunitaire protectrice face à ce virus.
La vaccination, remède miracle ?
Mais ce n’est pas tout. La faible couverture vaccinale des moins de 35 ans aggrave la situation. L’an dernier, seulement 54 % des personnes à risque, pourtant éligibles à la vaccination gratuite, avaient franchi le pas. Du côté des jeunes, sante.gouv.fr rappelle que “les enfants de 2 à 17 ans sans comorbidité ne reçoivent pas une bonne prise en charge par l’Assurance maladie. Il appartient au professionnel de santé d’informer les parents et de proposer la vaccination. Le vaccin est pris en charge à 65% et l’injection dans les conditions habituelles”.
Une donnée confirmée par Vincent, employé à la pharmacie Oldak à Blagnac : “Les mineurs et les jeunes adultes ne se vaccinent pas, on ne reçoit jamais d’adolescents qui se présentent pour se vacciner. Cela relève souvent de la décision des parents ou du médecin, mais très rarement des mineurs directement.”
En résumé, c’est une population moins protégée face à des virus particulièrement actifs, qui trouvent un terrain idéal pour se propager.