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Roulez jeunesse… mais pas trop vite ! : Pourquoi les jeunes passent leur permis de plus en plus tard ?

Le grand critère de réussite au permis de conduire est en fonction des régions où l'on passe l'examen.

Avec plus de 1,4 million de candidats chaque année, le permis de conduire s’impose comme le premier examen de France. Pourtant, un phénomène notable se dessine : les jeunes passent leur permis de plus en plus tard. 

Du mal à démarrer. Alors que le permis à 17 ans a fêté il y a quelques jours les 1 an de son instauration sur tout le territoire, son passage demeure une étape difficile pour la plupart des jeunes d’aujourd’hui. Alors qu’ils n’étaient que 30% à l’avoir à 18 ans en 2022 sur la totalité des lauréats, le permis de conduire se présente aujourd’hui comme un fardeau, une corvée à se débarrasser, la notion de liberté est bien lointaine… 

Entre transports en commun et désintérêt : quelles sont les nouvelles priorités des jeunes ?

Une étude, réalisée par OpinionWay pour l’enseigne de centres automobiles Point S en 2017, révélait déjà que 60% des 18-24 ans sont aujourd’hui de jeunes conducteurs. Une diminution de cinq points par rapport aux résultats d’une enquête similaire réalisée par la Prévention routière en 2013, sur un échantillon comparable. 10 % d’entre eux n’y voyaient même aucun intérêt et n’envisagent pas de passer les examens du Code et de la conduite.

Des chiffres qui datent, mais confirmées par le témoignage de Brigitte, monitrice depuis 33 ans, à l’auto-école du plateau à Blagnac : “Pour les nouvelles générations, ce n’est pas une nécessité, il y les transports en commun, nous de notre temps, le permis représentait le passage à l’âge adulte, la liberté, l’autonomie, et avoir notre indépendance. Aujourd’hui, ce sont surtout les apprentis, les gens en formation, en alternance qui en ont besoin et qui le passent. Il y aussi un phénomène, où les parents pensent bien faire, qui est d’inscrire leurs enfants très tôt, dès 15 ans, au Code. Ils n’ont pas, pour la plupart, la maturité nécessaire, donc dès le début, ces jeunes se désintéressent et n’y voient pas d’intérêt.”

La jeunesse au point mort

En fait, ce phénomène varie beaucoup en fonction du milieu de ces jeunes adultes, les chiffres d’une récente étude menée en Île-de-France, le confirment : 45 % des 18-24 ans ont leur permis en région parisienne, contre 77 % en zones rurales. Un changement des mentalités a également été constaté entre les élèves d’il y a une quinzaine d’années et ceux d’aujourd’hui : “C’est des générations pourtant nées dans les voitures, ils ne sont pas du tout impliqués, ils ont souvent des difficultés à apprendre les mécanismes d’une voiture. Ils sont beaucoup moins doués ! C’est comme le niveau scolaire, ça baisse ! Toulouse est une ville difficile pour la conduite aussi, avec la circulation, le périphérique, les transports et surtout les conducteurs sans respect de l’autre !” explique Brigitte.

À Toulouse, comme dans de nombreuses métropoles, les écarts sont frappants : avec des taux de réussite au permis de conduire oscillant entre 20 % et 84 %, la Ville Rose ne vient pas pas renforcer les 57,8% de la région Occitanie (chiffres L’argus). En ce qui concerne les alternatives, les jeunes toulousains comptent sur les nombreuses lignes de transport en commun (tram, métro, bus) ou encore les modes de transport doux pour les plus motivés d’entre eux. Alors, la faute au Covid ? Ou un rôle à jouer dans la conscience écologique ? Ce qui est sûr, c’est que les jeunes peinent à passer la seconde pour décrocher leur permis de conduire.

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