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Témoignage : Les Mahorais Toulousains se mobilisent

Les bénévoles de Toulouse Unis pour Mayotte.

Depuis presque un mois, un cyclone a bouleversé l’île de Mayotte, 101 département français. Les Mahorais Toulousains recueillent des dons, mais se sentent délaissés par les politiques. 

Dans le garage, les cartons et packs d’eau s’empilent. Le local est moins rempli que la semaine passée. Les dons sont déjà sur l’île aux parfums. Insa Ben Ali, membre du collectif « Toulouse Unis pour Mayotte », a fait de sa maison un point de collecte pour les sinistrés de Chido. Avec certains de ses voisins, ils stockent dans un garage les dons avant de les envoyer vers Mayotte. 

Depuis le 14 décembre, le cyclone a ravagé l’île faisant plusieurs centaines de blessés. Les bidonvilles sont rasés et les maisons endommagées. Certains Mahorais n’ont plus de toit sur la tête. Ils n’ont par ailleurs plus accès à l’électricité, l’eau et la nourriture. L’association s’est créée le lendemain du cyclone, dans un élan de solidarité. Elle a vite atteint 200 bénévoles. “Nous nous sommes retrouvés dans les jours qui ont suivi le sinistre avec d’autres Mahorais de Toulouse. Nous nous sommes dit qu’il fallait qu’on se réveille. C’est chez nous. C’est grave, il fallait qu’à notre échelle, on agisse”, raconte Insa Ben Ali, Mahorais à Toulouse depuis deux ans. 

Le collectif a alors reçu énormément de dons. Collègues de travail, associations, tous ont été solidaires. “Le club de foot de Villeneuve-Tolosane nous a même aidé pour les transports des dons. Certains avaient des liens avec l’île, d’autres pas. Cela nous a même permis de créer des points de collecte et de quadriller Toulouse pour faciliter les dons.”, explique le bénévole. Aujourd’hui, la ville Rose possède quatre points de collecte.

Dons du club de football de Villeneuve-Tolosane, où Insa Ben est entraîneur. (Photo : Insa Ben Ali)

“Les dons sont récoltés et triés, nous les récupérons ensuite depuis les points de collecte pour les ramener ici. Nous, nous centralisons dans le garage du 5 chemin du Caminas. Nous trions, emballons avant de les livrer dans les points d’envoi pour Mayotte”, rajoute le coordinateur. Une première livraison est partie de Carcassonne, avec l’aide du lycée Cros. Les bénévoles l’ont livré eux-mêmes. L’avion a ensuite décollé pour Mamoudzou, avec toutes les denrées dans sa cargaison. 

Tout le stock d’eau récolté par les bénévoles (Photo : Insa Ben Ali)

Des familles sans nouvelles régulières

Pour les Mahorais de métropole, l’inquiétude plane. En plus d’être à 8000 kilomètres, les sinistrés sont difficilement joignables et les informations sont floues. “L’électricité et le réseau ne sont pas rétablis, comment voulez-vous qu’on ait des nouvelles ?” s’exclame Insa Ben Ali.

“Le gouvernement actuel est dans le déni total sur la situation à Mayotte. Nous sommes quand même le département le plus pauvre de France. L’État peut nous traiter comme il veut, nous restons Français. Nous sommes un département au rabais. Nous sommes Français sur le papier mais dans les faits, nous ne recevons pas le même traitement”, proteste le Mahorais. 

Le groupe enverra la semaine prochaine un autre conteneur de 40 pieds depuis Rodez. Il compte aussi continuer sa collaboration avec le lycée Cros de Carcassonne lors de futurs envois de dons.

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