La mairie de Toulouse a quadruplé le nombre de jardins partagés en dix ans, passant à 28. Deux de plus doivent ouvrir d’ici la fin de l’année. Pour comprendre ce phénomène, immersion dans le jardin partagé des Genêts de la Garonne, situé dans le quartier de Ginestous, au nord de la ville.
Inauguré en 2017, le jardin compte 65 inscrits qui se partagent des parcelles de 40 à 80m2, en plus de parcelles communes. La mairie de Toulouse a mis à disposition le terrain à l’association des Genêts de la Garonne. Cette dernière compte une quinzaine de membres, qui s’occupent de la gestion du lieu et doivent rendre compte de l’évolution à la mairie. Le principe? Permettre aux toulousains de cultiver leurs propres légumes et fruits pour leur consommation. Les citadins qui n’ont pas la possibilité de cultiver chez eux peuvent le faire ici: “la plupart du temps, c’est des gens qui n’ont pas de jardin, qui sont surtout en appartement”, m’explique Anne Bekkouche, la présidente de l’association. Les parcelles sont mises à disposition contre une cotisation. “Une parcelle de 40 mètres carrés par exemple coûte 20 euros à l’année plus une cotisation pour l’eau” précise Anne. Les jardiniers participent aussi à l’entretien du jardin, avec un certain nombre de chantiers collectifs par an.
Cultiver le lien
L’intérêt des jardins partagés est aussi social et éducatif. “Le but est aussi que les gens puissent avoir un lien social et se rassembler sur des projets”confirme Anne. Espace de convivialité, le jardin partagé favorise en effet les échanges, la solidarité et l’entraide.“ On a des parcelles collectives que la mairie nous demande de mettre en valeur pour faire des ateliers et des cultures collectives”. Le partage de connaissances est encouragé par des activités régulières.: “Ça peut être des ateliers éducatifs: cultiver des plantes aromatiques, comment mieux jardiner durant tel mois…”. Paul, inscrit d’un autre jardin de la métropole, raconte: “pour moi, c’était l’occasion de jardiner tout en tissant des liens dans le quartier”. Chacun s’implique à des degrés divers dans l’expérience. Les jardiniers partagent non seulement leur récolte, mais aussi leur savoir-faire. « J’étais déjà bon jardinier, donc j’aide les autres, je montre comment il faut faire” explique le vice président de l’association. Chaque jardin partagé a ses spécificités et ses objectifs: familial, collectif, pédagogique… Mais tous permettent de cultiver à la fois la terre et le lien social.
Thibaut Wenzek