Le Covid-19, pandémie mondiale responsable de plus de 116 000 décès rien qu’en France a laissé un souvenir ancré au fond de chaque individu. Mais pourtant, pendant que la population était obligée de rester chez elle afin de limiter les contaminations, le corps médical, lui, était en première ligne face à une urgence sanitaire sans précédent. 6 ans après, reportage dans l’Hôpital de Toulouse, au service gériatrie, Purpan.
Il est environ 11H, et sur les 800 chambres disponibles en gériatrie, 140 sont vides. Quelque chose qui n’aurait jamais été possible durant la période Covid. Le service gériatrie est celui qui a été touché de plein fouet par la pandémie du Covid-19. Les personnes âgées sont celles ayant le plus subi les formes graves de la maladie. Leur état de santé est fragile, environ 88% d’après Fabienne Bronxy, cadre à l’hôpital Purpan. “ Les chambres étaient toutes pleines, on avait beaucoup de mal à trouver de quoi installer nos patients.” Elle explique que la plupart des hôpitaux français étaient tous saturés : “il y avait du travail dans tous les services mais en gériatrie, c’était bien différent.” Une expérience négative pour les infirmiers de l’hôpital. La plupart d’entre eux se souviennent de nuits entières : “Je partais tôt le matin et je ne rentrais pas avant 23H, c’est à peine si je voyais mes deux enfants.” nous confie Sylvie, Aide-Soignante à l’hôpital Purpan. D’autres comme Camille infirmière en gériatrie affirmaient se sentir utile : “Je me sentais comme une super-héroïne, mes enfants applaudissaient quand je rentrais et me disaient à quel point ils étaient fiers de moi, c’était vraiment réconfortant.”
Préparés en cas de retour imminent
Une pandémie, ne se prévoit pas, le corps médical en a été témoin. Le manque de ressources et de préparation est en partie responsable des difficultés qu’ont pu rencontrer les infirmiers. “La pandémie s’est propagée à une vitesse incroyable, en novembre on annonçait le premier cas de Coronavirus en Chine, et quatre mois plus tard on se retrouvait confinés en France face à environ 20 000 tests positifs par jour.”. Jamais un tel évènement ne s’était produit depuis plusieurs décennies. Cela explique le manque de préparation des soignants, toujours d’après Sylvie. Pourtant elle se dit prête dans le cas ou un évènement similaire venait à se reproduire : “Les décisions seront prises plus rapidement, les hôpitaux ont été agrandis et l’État nous a offert des primes nous permettant d’être prêt en cas de récidive” Une nouvelle qui réjouit les personnes à santé fragile, tout comme les soignants qui pourront travailler le coeur plus léger.
Leslie Mukiandi.