Le FoodPass a ouvert une nouvelle édition début novembre, proposant une offre dans une sélection de restaurants. Une formule alléchante qui intrigue, et qui questionne par rapport à son rapport qualité prix. Quand elle représente au départ une aubaine pour alléger les porte-monnaie, tout en faisant découvrir de nouveaux goûts, l’offre fait ensuite remettre en question sa rentabilité. Reportage auprès de bénéficiaires du pass et d’une enseigne partenaire.
En promouvant la découverte culinaire à Toulouse, Food Guide a mis en place en 2023 le « Food Pass », qui offre des avantages exclusifs (menus spéciaux, réductions) dans des restaurants partenaires. Le Food Pass, c’est 40 euros, pour avoir 1 produit gratuit dans les 12 établissements partenaires, et plus de 500 pass vendus par édition. “Quand on voit l’offre, ça paraît tout de suite très rentable et attractif”, affirme Clara, étudiante bénéficiaire du Food Pass en novembre.
Une rentabilité promise aux enseignes…
Food Guide entre dans la catégorie des influenceurs sur les réseaux sociaux, puisque très actifs et surtout très suivis par une communauté de jeunes. Si les enseignes acceptent d’offrir des centaines de produits gratuitement, c’est grâce à la publicité importante que le pass leur offre. “Le marketing influenceur est d’une rentabilité indispensable pour nous. Aujourd’hui c’est encore tôt pour dire si cette publicité est efficace, mais nous espérons que si”, explique Romane, responsable communication du Rhino Bar. Food Guide réalise en effet des vidéo par la suite sur les enseignes, leur apportant une visibilité non négligeable. Jonathan Malka, responsable du BOCA, partage ainsi le même avis que Romane : “Après leurs passages avec le pass et avec les vidéos, les gens découvrent le restaurant et en retiennent le nom. Ça peut les inciter à venir”.
… et remise en question par les utilisateurs.
Le ressenti par rapport à la rentabilité n’est pas le même du côté des acheteurs. “En tant qu’étudiante, 40 euros, c’est quand même assez conséquent. Une fois que j’ai vu les prix des produits auxquels j’avais droit, j’ai été un peu déçue de la rentabilité”, confie Clara. Et les cartes lui donnent raison. Parmi tous les produits proposés, le plus cher est un burger de chez La Planque, coûtant environ 20 euros et le produit le moins cher se trouve chez BOCA, avec le Montaditos à 3 euros. Une autre bénéficiaire, Axelle, confirme cette frustration. “Pour rentabiliser les 40 euros je faisais exprès de choisir le produit le plus cher de la carte. Du coup je ne choisissais pas forcément par rapport aux saveurs et à mes goûts, c’est dommage”. Une tendance de “chasse au bon plan” frustrante, puisque les bénéficiaires pensaient profiter de produits qu’ils ne peuvent pas se permettre en temps normal. “On le ressentait au comptoir, les gens viennent, choisissent très rapidement sur la carte et repartent directement après”, confirme monsieur Malka.
Julie AKACHA