8 femmes sur 10 craignent de sortir seules le soir à cause de l’harcèlement de rue. Depuis janvier, le dispositif “Demandez Angela” a été déployé à Blagnac pour protéger les victimes.
En France, ce sont 8 femmes sur 10 qui ont peur de sortir la nuit à cause des agressions et des attouchements courants dans la rue. En 2020 l’État a donc lancé le dispositif “Demandez Angela” sur le territoire national. Son but, créer un réseau de lieux sécurisés pour les victimes qui peuvent venir s’abriter et être en sécurité. C’est au printemps 2023 que la mairie de Blagnac a rejoint le dispositif aux côtés de Bordeaux, Lille et plusieurs autres villes. Plusieurs commerces dans le centre de Blagnac arborent déjà la vignette “demandez Angela”. “Même sans la vignette j’aurais accueilli des personnes pour les aider, alors avoir la vignette permet de montrer que ma boutique est un endroit sécurisé” exprime Valérie, gérante de Vabene dans le centre. Cette démarche s’inscrit dans la suite de la loi Schiappa déclarée en 2018 pour punir et réduire l’harcèlement de rue.
Une mesure préventive avant tout
“Le but est avant tout de montrer que les commerçants sont sensibilisés” exprime Marlène Bouillet, chargée des missions de diversité et de Laïcité à la mairie de Blagnac. “Même hors du dispositif, les commerçants hébergent et protègent déjà”. Il est encore compliqué d’estimer les chiffres de la mesure au bout d’un peu plus d’un an, mais la ville ne laisse pas tomber et continue de prospecter auprès des commerçants et des institutions publiques “l’aéroport a exprimé son intérêt” rajoute Mme.Bouillet. Le CLSPD est aussi impliqué dans la mesure grâce à la présence de Lara Géraud, porteuse du projet avec Mme.Bouillet.
Un manque de visibilité d’après les commerçants
Si pour le moment la mesure s’étend dans plusieurs grandes et moins grandes villes de France, elle n’est pas énormément utilisée ; une utilisation à Blagnac d’après la mairie. “On a la chance d’être dans une ville qui est assez préservée de ces problématiques” exprime Didier Commincas, adjoint du maire, mais aussi coiffeur dans le centre. L’avis des commerçants est sans appel : la mesure manque de visibilité. “On me demande “qu’est-ce que c’est”. Le dispositif devrait avoir beaucoup plus de visibilité à l’échelle nationale” déclare Valérie. Mme.Bouillet rappelle que la mairie quant à elle continue de sensibiliser les jeunes avec des interventions dans les écoles autour de l’harcèlement et des violences sexuelles, ainsi qu’avec des formations pour détecter les cas de violences conjugales auprès des victimes.