Aux abords de Toulouse, le site d’Emmaüs Sesquières, ouvert depuis 2022, est un lieu où se mêle solidarité et engagement. Dans cet espace, compagnons, bénévoles et donateurs se croisent autour d’un objectif commun : offrir une seconde vie aux objets et, surtout, aider ceux qui sont dans le besoin.
En entrant dans la boutique d’Emmaüs Sesquières, les différents rayons qui s’étalent sur 1000m2 ont une allure de trésor pour les amateurs de bonnes affaires et de consommation responsable. Ici tout a été donné par des particuliers et chaque achat contribue au financement des actions de la communauté. Eliot et Théo, un jeune couple d’étudiants à la recherche de meubles pour leur appartement expliquent: « On vient ici pour trouver des meubles qui ont une histoire mais aussi pour aider la communauté, c’est du gagnant-gagnant ».
Le bénévolat pour le bien d’autrui
Cet espace repose essentiellement sur le travail des compagnons, des travailleurs qui dépendent du régime OACAS et qui vivent directement chez Emmaüs. En donnant de leur temps, de leur énergie et de leur savoir-faire, les compagnons contribuent à un modèle de solidarité qui montre que le don de soi peut prendre plusieurs formes. C’est ainsi que Sébastien, impliqué chez Emmaüs depuis 1991 et compagnon, l’explique: « J’aime tout ce qui est solidaire, le jeudi je vais faire des maraudes pour aider ceux qui souffrent dehors, c’est le social qui me plaisait ici »
Dans ce lieu, les bénévoles jouent aussi un rôle crucial. Ils aident les compagnons dans les différentes tâches, que ce soit la gestion des stocks ou l’organisation de l’espace de vente. Certains sont là depuis des années, comme Geneviève, qui s’occupe du rayon de la verrerie : « J’étais commerçante, j’aime le social et le contact, donc à la retraite je pouvais pas rester chez moi, Emmaüs a été la solution. » Leur présence apporte un véritable soutien moral et utile à la communauté. Cet engagement repose sur un principe fondamental : celui du don de soi, sans attendre de retour matériel, mais avec la satisfaction de contribuer à une cause juste.
Néanmoins, ce secteur du bénévolat est en baisse depuis quelques années précise Sébastien : « depuis le Covid on a perdu énormément de bénévoles, mais c’est comme partout, toutes les associations ont du mal à trouver des volontaires. » Face à cette diminution de l’engagement, des initiatives, comme des visites des lieux, émergent pour recréer du lien et inciter à une solidarité.
Raphaëlle Marot