Réparer plutôt qu’acheter : un geste économique et écologique

Face à l’urgence écologique et aux contraintes budgétaires, de plus en plus de Français optent pour la réparation de leurs appareils en panne. Un geste doublement bénéfique : il réduit les déchets tout en économisant des ressources naturelles. Entre initiatives gouvernementales et prise de conscience individuelle, cette pratique retrouve peu à peu sa place dans les habitudes de consommation.

Hugo, employé chez Darty, déplore une attitude encore trop fréquente : « Beaucoup jettent des appareils qui pourraient être réparés. À 80% du temps, une simple pièce suffit ! » Encourager les consommateurs à réparer, c’est non seulement réduire les déchets, mais aussi économiser des ressources naturelles précieuses. Au-delà de l’impact économique, la réparation s’inscrit dans une démarche écologique essentielle. « C’est satisfaisant de donner une seconde vie aux appareils », souligne Hugo. En prolongeant leur durée de vie, chacun contribue à réduire les déchets et à préserver les ressources naturelles, tout en faisant des économies.

Hugo à son poste de travail

Une prise de conscience croissante

Laura, habitante de Blagnac, en est convaincue. Lorsque son four est tombé en panne, elle n’a pas cédé à la tentation d’en acheter un neuf. Une simple pièce de rechange à 20 euros a suffi pour redonner vie à son appareil, un investissement bien moindre que les 500 ou 600 euros nécessaires pour un modèle neuf. « Si la réparation coûte 30% du prix initial, cela vaut largement le coup », explique-t-elle.

Une étude Ipsos confirme cette tendance : 63% des Français s’essaient à la réparation eux-mêmes, souvent aidés par des tutoriels en ligne. Pour Nicolas, cette autonomie est valorisante : « C’est satisfaisant de réparer soi-même ».

Des mesures pour accompagner le changement

Pour soutenir cette transition, le gouvernement a lancé fin 2022 le « bonus réparation », une aide financière permettant de réduire les coûts pour les consommateurs qui font appel à des réparateurs agréés. Selon un sondage OpinionWay, cette initiative remporte un large soutien : 89% des Français la jugent utile, et près d’un quart y a déjà eu recours.

Cependant, le défi reste de faire connaître cette mesure : 31% des Français en ignorent encore l’existence. Les efforts de communication doivent se multiplier pour toucher un public plus large. Le réseau Envie, acteur pionnier dans la réparation et le reconditionnement, se mobilise également. Avec plus d’une trentaine de magasins labellisés QualiRépar, Envie propose des pièces détachées issues du réemploi et, depuis peu, des diagnostics gratuits.

En redonnant à la réparation ses lettres de noblesse, la France avance vers une consommation plus responsable, conciliant respect de l’environnement et pouvoir d’achat. Une transition portée par des initiatives innovantes et la prise de conscience croissante des citoyens.

Oscar Cinglant

Vos dernières actualités