Au cœur de Toulouse, le Castelet de la prison Saint-Michel ouvre ses portes pour des visites guidées. Cet édifice historique, vestige d’une prison marquée par des événements, permet aux curieux de découvrir un pan méconnu du patrimoine toulousain, entre mémoire et histoire.
À Toulouse, dans un quartier chargé d’histoire, se trouve un lieu que peu de gens connaissent en profondeur : le Castelet de la prison Saint-Michel. Cette ancienne entrée immense ouvre ses portes au public pour des visites guidées depuis 2013. “La prison a fermé en 2009 et a été laissée à l’abandon, la mairie a cherché à en récupérer la gestion pour en faire un lieu de vie dans le quartier” confie Juliette, médiatrice culturelle à la direction des monuments.
Le Castelet, l’un des derniers vestiges de la prison Saint-Michel, a accueilli de nombreux prisonniers au fil des décennies. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent explorer cet édifice pour en apprendre davantage sur son histoire et ses anciens habitants.
La Seconde Guerre mondiale, moment clé de son histoire
Lors des visites, les guides invitent les visiteurs à remonter le temps. Ils racontent des anecdotes sur la vie des détenus, mais aussi le rôle de la prison pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’elle a été utilisée pour incarcérer des résistants. “On a beaucoup de résistants toulousains qui ont été enfermés ici, dont sept exécutés dans la cour d’honneur” raconte Juliette. On y découvrent aussi l’architecture particulière du lieu, “Sur le plan architectural, elle est assez remarquable car c’est une prison qui se déploie sur un plan en étoile” dit-elle. C’est un chemin entre patrimoine architectural d’exception et un lieu de mémoire.
Le bouche-à-oreille, élément déclencheur de sa popularité
À 11 heures et à 16 heures 30, l’expérience commence. Beaucoup ignorent que cette bâtisse est un musée, c’est le cas de Jérome, un visiteur de l’après-midi, “J’ignorais que c’était un lieu de visite, je suis passé devant l’autre jour et j’ai remarqué qu’on pouvait venir visiter la prison gratuitement alors je me suis lancé”. Le Castelet accroît sa popularité grâce au bouche-à-oreille et aux récits que les guides partagent. Enrichissant pour les visiteurs, ça il n’y a aucun doute, mais parfois ça l’est aussi pour les guides qui croisent des personnes liées à cette ancienne prison, « Il y a quelques temps, nous avions eu la chance de rencontrer la fille d’une ancienne résistante qui était venu visiter le lieu, c’était un moment très émouvant et qui nous a permis d’échanger avec elle sur le passé de sa mère » affirme Juliette.
Finalement, c’est un échange commun entre guides et visiteurs, une expérience qui mêle découverte et histoire, et qui invite à porter un regard neuf sur ce patrimoine méconnu de Toulouse.
Lola Berdos