Depuis maintenant un peu plus d’un an, l’achat de livre sur Internet est taxé de 3€ de frais de port. L’objectif de la mesure : encourager à acheter dans les librairies indépendantes et à faire vivre les commerces de quartier. Mais comment nos librairies font-elles pour lutter face au géant Amazon ?
LA LIBRAIRIE ET SON PENCHANT SOCIAL
Les rayons sont remplis cette après-midi dans la librairie Ombres Blanches, véritable institution à Toulouse. Des clients sont déjà à la recherche d’un nouvel ouvrage dans un catalogue de plusieurs milliers de titres. “Ce genre de commerces méritent d’être soutenus, les grands comme les plus petits. Le fait de pouvoir se perdre, tomber sur un livre qu’on ne cherchait pas du tout, c’est une expérience qu’on ne retrouve pas du tout sur Amazon ou n’importe quel autre site”, confie un client dans le rayon ouvrages politiques. Pour d’autre aussi, l’expérience est primordiale, même s’ils savent que le prix est un peu moins cher sur les sites de ventes. Cette proximité est aussi créée par les rencontres d’auteurs organisées chaque soir, des évènements qui permettent à la librairie d’offrir quelque chose de plus. “Les rencontres avec des auteurs de la région, des petits auteurs et autrices, c’est quelque chose qui réunit” explique Raphaël Gibert, employé “en librairie on a le contact humain, on discute, on découvre”.
LES MESURES ET LES AIDES DE L’ÉTAT, UN SOUTIEN IMPORTANT
L’impact de la loi Darcos votée en 2023 est encore difficile à calculer, car trop récente. Pour Raphaël cependant, le fait de taxer les livres achetés sur internet est une bonne démarche qui doit continuer “Nous, on a la chance de bien s’en sortir, mais pour les petites librairies rurales, c’est bien plus compliqué. Ca va dans notre intérêt d’être soutenus par l’état”. Le Pass Culture, lui aussi, est d’une aide précieuse pour les indépendants ; il représentait 16% des achats d’ouvrages entre 2022 et 2023 d’après le syndicat des libraires, et 39 à 50% des jeunes l’utilisent pour acheter des livres « j’ai déjà utilisé plus de la moitié de mes 300€ juste pour des livres” révèle une cliente. Raphaël soutient qu’une large partie de leurs ventes sont faites grâce au pass culture « Contrairement à ce qu’on pense, les jeunes n’achètent pas que des mangas, ils prennent aussi beaucoup de romans et de philosophies. Aujourd’hui le Pass, c’est le meilleur moyen de soutenir les petites boutiques qui font face à la concurrence d’Amazon ».
Gaspard Aymon-Morgain