Le 18 mai est la journée internationale des musées. Chaque année, l’ICOM, le conseil international des musées, invite le grand public à venir découvrir ou redécouvrir les musées qui l’entourent au quotidien. Pour s’y préparer au mieux, la rédaction vous présente ceux de notre cher pays.
Chaque musée de France a une particularité. Mais ce qui les rassemble, c’est leur contribution au patrimoine culturel du pays. Comme chaque année depuis 1977, l’ICOM (International Council of Museums) organise le 18 mai prochain la Journée internationale des musées. Depuis sa création, ce jour un peu spécial a pour objectif de sensibiliser à l’importance des musées dans le développement culturel de tout un chacun, mais aussi l’échange et la compréhension des uns et des autres. Cette année, le thème de cette manifestation est les musées pour l’éducation et la recherche, car ces centres culturels favorisent chez leurs visiteurs la curiosité et la soif de connaissance.
En France, près de la moitié des Musées de France appartiennent à un organisme de protection. Parmi ceux-ci, la plupart sont protégés au titre des Monuments Historiques. La carte interactive ci-dessous recense tous les musées certifiés Musées de France, avec toutes les explications relatives à leur domaine de protection. Ainsi, les monuments historiques et centres culturels classés au registre des Monuments Historiques sont en orange. Comme le montre la carte interactive, la capitale et ses alentours comptabilisent le plus de musées classés au patrimoine historique, suivie de près par les villes de Nîmes et Nice. En ce qui concerne la région Occitanie, elle fait partie des régions avec le plus de monuments historiques.
Les Musées de France
Tout autour du pays, plus de 1200 musées et centres culturels sont dotés de l’appellation “Musées de France”. Instaurée par la loi n° 2002-5 du 4 janvier 2002, elle stipule une reconnaissance du Ministère de la Culture de la qualité des collections exposées, ainsi que du travail de recherche et d’éducation effectué par le musée. Chacun d’entre eux possède une collection permanente, destinée à s’enrichir au fil du temps. Aucune thématique n’est imposée par la loi par rapport à ces collections, mais il arrive que les domaines couverts par ces expositions soient similaires. Quatre en particulier sortent du lot : l’Archéologie, les Arts décoratifs, les Beaux-Arts et l’Histoire. L’archéologie est la science qui étudie le passé des civilisations à partir des vestiges et artefacts qui subsistent de ces époques. Les arts décoratifs désignent la production d’objets à la fois décoratifs et fonctionnels, souvent de meubles. À l’opposé, les beaux-arts rassemblent toutes les disciplines ayant pour seul objectif de créer du beau pour du beau. L’histoire, quant à elle, qualifie les expositions et collections retraçant une période ou un phénomène historique. Elle est parfois complémentaire avec l’archéologie, mais en est différenciée par son appui sur des textes et des registres. À noter qu’il est fréquent qu’une collection soit qualifiable et qualifiée par plusieurs thématiques.
En règle générale, les collections d’œuvres de beaux-arts sont plus populaires que celles des arts décoratifs. Car si les musées d’arts décoratifs sont plus généralement des musées spécifiques à un sujet, comme le Musée du dessin et de l’estampe originale dans les Hauts-de-France ou le Musée départemental de la faïence et des arts de la table en Nouvelle-Aquitaine, les centres dédiés aux beaux-arts ont plus tendance à être généralistes, comme le Musée d’art et d’histoire Louis Senlecq en Île-de-France ou même des musées municipaux. Il arrive cependant que certains lieux allient en une même collection d'œuvres d’arts décoratifs et de beaux-arts, comme le musée Marcel-Sahut, en Auvergne-Rhône-Alpes.
Si les thématiques archéologie et histoire sont représentées de façon quasi-égales au sein des collections des Musées de France, c’est qu’elles sont la plupart du temps associées. Mais il arrive que certains musées ou certaines expositions ne couvrent qu’un seul de ces domaines. C’est le cas du Musée historique et militaire, situé dans le Grand-Est, strictement historique comme son nom l’indique, ou bien du Musée de la Préhistoire régionale, en Occitanie, qualifié uniquement par sa dimension archéologique.
Une appellation égalitaire... ou non ?
Comme l’indique la carte des Musées de France (voir carte interactive plus haut), les institutions dotées de cette appellation sont variées, et englobent plus ou moins toutes les catégories d’espaces d’exposition culturels.
Le Ministère de la Culture rassemble les Musées de France selon leur tutelle administrative, c’est-à-dire la personne physique ou morale qui est chargée du lieu. Il en comptabilise quatre : les musées de fondations, associatifs, nationaux et enfin de collectivités. La première catégorie englobe, comme son nom l’indique, les lieux d’expositions créés par une fondation, qui désigne une organisation à but non lucratif, qui “affecte des biens, des ressources ou des droits à une œuvre d’intérêt général”, selon le site Musées et Châteaux. On en trouve assez peu qui sont certifiés Musées de France, dont ils représentent moins d’1% des effectifs. Les musées nationaux, eux, sont sous la tutelle du Ministère de la Culture. Il en existe un peu moins de 70, tous reconnus Musées de France. Les musées associatifs, à l’instar des musées de fondations, sont, comme leur nom l’indique, gérés par une association, ce qui ne les empêchent pas de couvrir un vaste panel de sujets, du Musée national de l’automobile à Mulhouse, à l’écomusée de la Bresse bourguignonne à Pierre-de-Bresse. Enfin, avec près de 84% des Musées de France, les musées de collectivités sont les plus présents sur le territoire. Cette appellation administrative désigne aussi bien les musées municipaux que le Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation, en Haute-Garonne, ou encore le Musée Régional d’histoire et d’ethnographie de Fort-de-France, en Martinique.
La région Bourgogne Franche-Comté première du classement
Afin de déterminer si la répartition des centres culturels labellisés Musée de France est égalitaire tout autour de l'hexagone ou non, il est intéressant de comparer le ratio de musées par tranche de 1000 habitants sur un territoire donné, ici les régions.
En première position, il y a la région Bourgogne-Franche-Comté, très connue pour le musée du Pays Châtillonnais, avec 3,65 % et il y a ensuite la région Normandie avec 2,71% et la région Centre Val de Loire avec 2,56%. Les DROM ne sont pas cités sur ce graphique, car de part leur particularité géographique, le ratio nombre de musées par habitants est grandement supérieur aux équivalences en métropole. L’Occitanie arrive 7ᵉ du classement sur 13 régions.
Cylia Espiau, Maëlle Barreau