Béziers devient la première ville de métropole à instaurer le port de l’uniforme dans les écoles depuis l’annonce faite par le gouvernement en début d’année. Pourtant, les avis diffèrent sur l’utilité de la tenue unique dans les établissements scolaires.
Pull gris floqué au nom de l’école, blazer bleu marine à couture rouge et jupe ou pantalon bleu marine, c’est ainsi que seront habillés tous les élèves concernés par l’expérimentation de l’uniforme pour la rentée 2024. « On fait passer les écoliers pour des serveurs de fast-foods », s’exclame une lycéenne de Tournefeuille. Si la tenue uniforme permettrait de renforcer le sentiment d’appartenance et de réduire le harcèlement, c’est d’abord le coût qui questionne. Environ 200€ pour un trousseau composé de cinq polos, deux pulls et deux pantalons par enfant. L’ensemble serait financé par l’État et les collectivités. Et si l’élève se salit ? Une professeure d’un lycée de Toulouse s’interroge « est-ce qu’un uniforme serait gratuit si on en veut un autre pour laver le premier? ». Le gouvernement n’a pas encore fourni de réponse, alors que des frais supplémentaires pourraient handicaper certaines familles.
« J’ai l’impression que l’on va me retirer ma personnalité »
Concernant la question du harcèlement, les avis sont mitigés. Un vêtement commun à tous les élèves réduirait les moqueries vestimentaires, mais n’empêcherait pas le harcèlement. « Les remarques vont diminuer certes mais si un enfant a envie de faire un commentaire, il pourra se tourner sur la personnalité ou sur le physique », observe Éva, 15 ans, lycéenne à Pamiers (09). Cet avis est partagé par la majorité du professorat. Une professeure de français ajoute même que le problème du harcèlement ne sera pas réglé car « dans certains départements d’outre-mer, les élèves ont toujours porté l’uniforme, pourtant on peut toujours y voir des cas de harcèlements ».
La tenue uniforme permettrait aussi une meilleure cohésion entre élèves qui donnerait un sentiment d’unité, selon le gouvernement. Porter le même vêtement tous les jours pour un élève peut être dur chez un adolescent en construction. « Nombreux sont les enfants qui aiment montrer leur côté original à travers leurs tenues », commente Éva. Elle poursuit « on nous enlève ce droit pour être comme tout le monde, j’ai l’impression que l’on va me retirer ma personnalité ».