Fin janvier, de nouveaux chiffres sur l’inflation ont été annoncés par l’INSEE. Contrairement au mois précédent, elle ralentit nettement en France. Alors que l’indice des prix à la consommation (l’instrument de mesure de l’inflation), était de 3,7% en décembre dernier, on peut constater une baisse substantielle de 0,6 points pour atteindre 3,1% sur un an (voir le graphique ci-après pour constater l’évolution des prix à la consommation sur un an, en pourcentage). Pour autant, dire que l’inflation ralentit, n’est pas synonyme d’une baisse des prix. Il s’agit seulement d’un ralentissement de l’augmentation des prix.
Mais malgré ce ralentissement, l’inflation demeure un problème pour les Toulousains dans la précarité. Michel, sans domicile fixe se trouvant devant le marché Victor Hugo explique : « Je suis installé ici depuis plusieurs mois parce que je n’ai plus les moyens de me payer un logement. Même acheter de la nourriture est devenu compliqué. Vous imaginez pour nous qui n’avons plus rien à quel point c’est invivable quand les prix augmentent autant ». Et quand on évoque la baisse de l’inflation, Michel n’est pas du même avis : « Quelle baisse ? Vous la voyez vous sur la nourriture ? Je ne fais même pas un repas par jour avec ces prix ! ». Une situation qui touche de nombreuses catégories économico-sociales.
Les jeunes face à l’inflation : la précarité leur fait peur
La précarité, Thomas la connaît bien. Âgé de seulement 21 ans, il est arrivé à Toulouse pour ses études il y a deux ans. « Depuis que les prix ont augmenté, c’est simple, je ne me nourris plus que de pâtes. Et la baisse de l’inflation ? Je ne la vois pas ! Je suis étudiant en médecine, dans un petit appartement du Crous. Je n’ai pas le temps d’avoir un travail à côté. Mes parents m’envoient de l’argent tous les mois, mais c’est dur de ne vivre qu’avec ça. Et pourtant je ne fais qu’une ou deux sorties par mois, quand je peux. On ne pense pas à nous… Plusieurs fois, j’ai dû demander de l’aide à des amis ou aller aux Resto du Cœur », avoue-t-il sur un ton honteux. Ils sont beaucoup à être dans la même situation que Thomas. Les jeunes sont souvent les oubliés de l’inflation.
« On ne peut pas compter que sur l’argent de nos parents, surtout que l’on n’a pas tous les mêmes situations familiales. C’est du stress de savoir comment on va se loger, comment on va manger. Je vois tout ce qu’il se passe avec l’inflation et ça me fait peur », ajoute son ami Samara, qui vit encore chez ses parents. Face à lui, la jeune fille se dit désolée.
« J’ai perdu tout espoir »
Avec un tel recul de l’inflation en début d’année, beaucoup espèrent qu’une telle conjoncture continuera au fil des mois. L’INSEE prévoit même un ralentissement à 2,6 %, sur un an, en juin 2024. Une situation encore incertaine pour le moment. « Avec toutes les crises qu’il y a eues ces derniers temps, on n’est plus sûr de rien. Si les prix baissent ce mois-ci, ils peuvent augmenter de nouveau le mois prochain. J’ai perdu espoir », se résigne Michel. Samara et Thomas sont du même avis. « Si pour moi la précarité semble être une question de temps, j’espère bien que l’Etat mettra en place plus d’aides pour ceux dans la même situation que moi. Sinon, les jeunes vont être de plus en plus mal », explique le jeune homme. Pour le moment, le recul de l’inflation ne semble pas avoir été remarqué par les Toulousains. Et résultat, beaucoup perdent pied face à la précarité dans laquelle ils sont.