Dans le contexte géopolitique actuel, l’inflation prend une grande place en France. « La crise en Ukraine a entraîné une hausse importante du prix de l’énergie « , détaille Fabrice Collard, économiste à TSE (Toulouse School Economics). Les transports en subissent les conséquences comme l’agence Tisséo qui a récemment publié ces chiffres : 24 à 30 millions d’euros. C’est le prix de la facture d’électricité de l’agence. L’an dernier celle-ci s’élevait à un montant de 6 millions. Une augmentation qui se répercute aussi dans le prix des abonnements comme nous explique Samuel, 21 ans : » Il y a deux ans je payais mon abonnement annuel 108 euros, l’année dernière je l’ai payé 130. C’est un budget à sortir « , se désole-t-il. Des prix qui ne cessent d’accroître car l’abonnement est passé à 174,60 euros.
Il n’y a pas que dans les transports que l’augmentation s’est fait ressentir. Les biens de consommation courante, notamment les produits alimentaires, deviennent plus onéreux à livrer rapidement, impactant directement les consommateurs. » Les prix augmentent mais les salaires ne suivent pas. La conséquence, c’est donc une dégradation du pouvoir d’achat « , explique Fabrice Collard.
Face à cette inflation, les Toulousains sont donc amenés à revoir leur mode de consommation. « On peut toujours modifier ses stratégies de consommation. Par exemple, cultiver son propre potager peut aider à atténuer l’impact de la hausse des prix sur l’alimentation, bien que cela implique également des coûts liés à l’énergie « , affirme l’économiste. Réduire sa consommation énergétique et privilégier les produits moins chers sur les marchés locaux sont d’autres moyens pour faire face à l’inflation.
Les enjeux économiques et sociaux de la stabilité des prix
Pourtant, malgré les efforts de chacun pour réduire ses dépenses, l’inflation persiste. » Nous arrivons en pleine désinflation « , remarque tout de même Fabrice Collard. Bien que l’inflation ait ralenti par rapport à il y a deux ans, elle continue de peser sur les ménages, en particulier les plus vulnérables. » Le pouvoir d’achat baisse donc avoir une inflation trop élevée c’est très coûteux pour les plus modestes « , insiste-t-il.
« Il vaut mieux rester dans un contexte où l’inflation est contenue« , explique-t-il, soulignant que « une inflation négative n’est pas non plus souhaitable« . Un taux d’inflation autour de 2% est considéré comme normal. La banque Française a estimé qu’en 2024 le taux d’inflation serait de 2,5%. Un taux qui semble possible pour Fabrice Collard, mais des mesures doivent être prises pour éviter une inflation excessive.
« Si on est dans une économie avec un taux d’inflation élevé, augmenter les taux d’intérêt est une mesure simple pour la faire baisser », explique l’économiste. En renchérissant le coût du crédit, cela réduit la demande et diminue la pression sur les prix, ramenant ainsi l’inflation à des niveaux plus stables. Cependant, il souligne également que cela pourrait affecter la croissance économique si la situation n’est pas gérée avec précaution.