Dix ans après l’impact fulgurant de « Cinquante nuances de Grey », la Dark Romance s’est solidement implantée parmi les genres littéraires les plus prisés. Ces récits d’amour imprégnés de soumission, de domination et d’ambiguïté suscitent régulièrement l’intérêt des jeunes et notamment des jeunes filles. Ce style de livre attire pour des raisons diverses, mais la première reste que cela renvoie à une réalité que les lectrices ne vivent pas. C’est le cas de Mathilde cliente à la librairie Comptoir du rêve : « Ce que je lis dans mes livres, je ne le cautionne pas forcément dans la vie. Ce que j’aime, c’est que vraiment cela nous emmène dans un autre univers. Et ces univers-là, on ne les connaîtra jamais. »
Le côté psychologique de ce nouveau genre
La Dark Romance fait beaucoup parlé d’elle de par ses « trigger warning ». Ce sont les petits avertissements que nous pouvons retrouver le plus souvent sur les couvertures. Ils sont là si le livre contient des scènes difficiles, violentes ou encore du langage vulgaire. Et c’est très souvent le cas, car dans la Dark Romance nous avons souvent affaire à des personnages torturés, traumatisés ou avec un passé difficile : « Les personnages ont une réelle façon de penser, avec des traumatismes, un passé et des problèmes. Et cela montre aussi un côté psychologique que je trouve très intéressant et qu’on a pas dans de la fantaisie. Les livres comme ça [Dark Romance] sont éloignés de notre réalité et pourtant ça reste dans une psychologie humaine et où on voit une évolution des personnages. » continue Mathilde
À l’origine, ce genre littéraire est principalement écrit par des autrices qui adoptent généralement une perspective progressiste et nouvelle sur les « dynamiques de pouvoir » qui implique la soumission et la domination, avec un homme dominant et une femme soumise. Ce schéma, rarement contesté, alimente l’essence de la Dark Romance : les autrices y expriment des fantasmes qui flirtent avec les limites de la morale, qui offre ainsi un exutoire. Alors si cela semble être un exutoire pour les autrices, les lectrices, elles trouvent une sorte de dénonciation des violences qui peuvent avoir lieu dans la vie. Manon, lectrice de Dark Romance exprime son point de vue : « Ce n’est pas des romances que l’on voit tous les jours, ça parle de sujets qui sont souvent sous trigger warning. Je trouve que ça dénonce pas mal de sujet, il y a aussi un côté violent à ces histoires. »
Un succès qui force cette librairie à s’agrandir
Les travaux sont lancés dans la librairie Comptoir du rêve rue de Rémusat dans le centre-ville toulousain. Après les mangas et les comics, c’est la Dark Romance qui prendra place dans cette troisième boutique. Axelle Boitelle, responsable de la boutique qui répertorie la romance explique le besoin d’agrandir la boutique « On manque de place pour accueillir les futurs clients, on a déménagé une première fois pour plus grand et quand on a ouvert, on s’est vite rendue compte que ça allait être beaucoup trop petit pour l’engouement que ça [la Dark Romance] a suscité ». Un engouement qui ne semble pas prêt de s’arrêter pour le plus grand plaisir de ces lecteurs.