Face à l’inflation, les kebabs toulousains démunis : « Si cela continue, tout le monde sera contraint de fermer »

Les kebabs pourraient bientôt devenir une denrée rare dans la Ville rose (Crédit photo : RPH)
Repas étudiant par excellence, les kebabs ont depuis leur apparition en France été vantés pour leur rapport quantité-prix. Frappés de plein fouet par l’inflation, ces snacks ont vu leur prix grimper en flèche pour pouvoir rester ouvert.

Quand on dit kebab, on pense sandwich, restauration rapide, repas étudiant ou encore prix alléchant. Pour ce qui est de la dernière partie, elle est de moins en moins vraie. C’est un fait, ces petits pains ou galettes garnis de généreux morceaux de viandes cuits à la broche accompagnés du trio ‘salade, tomate, oignon’ ont vu leurs tarifs augmenter. Et dans des proportions très importantes. A Toulouse, ce ne sont pourtant pas les adresses qui manquent. Avec « le meilleur kebab de France » l’an dernier selon une revue spécialisée, la Ville Rose possède certains des meilleurs kebabs de tout l’Hexagone. Et comme leurs confrères partout ailleurs, les commerçants font part de leur crainte quant à l’avenir de leur snack : « La marge s’est considérablement réduite ces derniers temps. On est au ras des pâquerettes. Si l’inflation continue, tout le monde sera contraint de fermer. » se désole Alexandre, gérant du meilleur kebab de la capitale occitane selon Actu Toulouse.

Des matières premières ont vu leur prix quadrupler !

En effet, la traditionnelle formule à cinq euros, frites et boisson comprise, semble plus que jamais morte et enterrée. Désormais, pour se délecter du même kebab, comptez plutôt huit, dix voire même douze euros selon les endroits. Un prix qui semble décourager de nombreux consommateurs : « Le vrai problème, c’est qu’on n’a plus le choix. Si on veut se faire plaisir, il n’y a plus de solutions vraiment abordables. Auparavant, c’était tous les trois jours, voire plus. Maintenant, c’est une fois tous les quinze jours. » regrette Mounir, un client de ce snack. Cette fréquentation en baisse, les gérants y sont confrontés au quotidien, mais ils n’ont malheureusement pas d’autres choix que d’augmenter leurs tarifs.

Mais comment expliquer cette hausse ? Bien évidemment, la pandémie est passée par là. Comme une grande majorité des secteurs, les kebabs ont été largement impactés par le confinement et ont vu leur chiffre d’affaires drastiquement chuter. Plus récemment encore, la guerre en Ukraine a obligé les gérants à rajouter cinquante centimes, minimum, au tarif de leurs produits, tant les prix de ces matières premières ont flambé : « Le bidon d’huile de friture est passé de 27 euros à 106 ! Pourtant, la barquette de frites, je l’ai laissée au même prix. Le poulet, c’est pareil, on parle de multiplier par trois. Et c’est sans compter le gaz et l’électricité qui touchent tout le monde » déplore Mohamed, gérant de kebab depuis une vingtaine d’années. Contraint de déménager son ancien local toulousain, à cause des tarifs de l’électricité, pour investir un nouveau commerce blagnacais, ce dernier poursuit : « Pour ne pas fermer, on doit baisser nos salaires. Déjà qu’on ne roulait pas sur l’or, maintenant c’est pire. C’est simple, mes employés touchent plus que moi. Mais c’est la seule solution pour ne pas fermer ».

Le nouveau commerce de Mohamed (Crédit photo : RPH)

Face à cette crise, l’industrie du kebab n’a de cesse de tituber et se maintient aux cordes pour ne pas s’écrouler. Et si le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, prévoit une augmentation du pouvoir d’achat permettant d’espérer un peu de répit dans ce combat pour des repas abordables, le K-O pointe le bout de son nez pour de nombreux commerçants. Et s’il doit y avoir une prochaine augmentation, elle pourrait sonner le glas pour de nombreux commerces, au plus grand désarroi du consommateur.

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