Les SUV, ou véhicules tout-terrain, verront le prix de leur stationnement tripler à Paris. C’est le résultat d’un vote de ce dimanche 4 février, où la mobilisation n’a pas été au rendez-vous (seulement 5,68% de participation). Un scrutin, et une victoire qui ravit certains consommateurs : « C’est une bonne chose, ça va favoriser les transports en commun, une réponse plus écologique au problème des transports », se réjouit Chloé, étudiante qui regrette cependant que la décision ne soit pas nationale. Mais un corps de métier se révolte face à cette nouvelle taxe, et pas n’importe lequel : celui de l’automobile.
Une taxe « inutile »
Directement concernés par cette nouvelle mesure prise, qui pourrait s’étendre à différentes villes tels que Munich et Toulouse, les professionnels du métier regrettent une décision sur laquelle ils n’ont pas eu leur mot à dire : « Je trouve cette taxe inutile. Que le véhicule soit plus gros n’influe pas sur la pollution qu’il engendre. Avec les technologies actuelles, les constructeurs ont démontré que, même s’il est plus gros et plus lourd, un SUV peut autant polluer qu’un véhicule lambda. Ce sont d’ailleurs les mêmes moteurs que l’on retrouve sur ces deux types de voitures, ils consomment alors sensiblement la même chose », déclare Guillaume, contrôleur technique.
Un manque de connaissance sur le sujet pouvant être à l’origine d’une taxe qui vise un faux coupable ? C’est du moins l’hypothèse d’Éric, responsable d’un garage, qui explique : « Ils estiment que les gros véhicules comme les SUV polluent plus que les autres voitures. Mais là encore, tout dépend de la motorisation du SUV. On peut en trouver en hybride qui vont nettement polluer qu’une Clio diesel. Il aurait mieux valu mettre une taxe sur la motorisation que sur un véhicule en lui-même. Ce serait plus logique. »
« Un investissement comme une voiture, on ne peut pas s’en débarrasser »
Face à cette taxe, les consommateurs aussi se retrouvent pénalisés. Alors que les SUV représentent 50% des voitures achetées en France, ces nouveaux modèles pourraient rapidement être délaissés pour des véhicules non taxés. En effet, avec ce coût supplémentaire pour les détenteurs de SUV, ce type de véhicules est voué à disparaître. Et malgré des bonus mis en place pour un achat d’un modèle neuf, et moins polluant, le consommateur n’a pas toujours les moyens de remplacer son moyen de déplacement : « J’ai beaucoup de clients qui sont contraints d’avoir le même véhicule durant de nombreuses années par manque de moyens. Un investissement comme une voiture, on ne peut pas s’en débarrasser après deux ou trois années d’utilisation chez la majorité de nos clients », déplore Guillaume.
Adoptée à la suite d’un vote début février, cette taxe sera appliquée dans la capitale française à partir du 1er septembre 2024.