Selon le dernier baromètre de Santé publique France, publié à l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide le 5 février, la prévalence des pensées suicidaires parmi les 18-24 ans a augmenté de 3,9%.
De plus, le nombre de tentatives de suicide déclarées dans cette tranche d’âge a doublé depuis 2017.
Jeunes femmes : une vulnérabilité accrue
Cette étude, réalisée auprès de plus de 35 000 personnes en France métropolitaine et en Outre-mer, révèle que les jeunes femmes semblent être particulièrement touchées par cette crise de santé mentale. Les taux d’hospitalisation pour tentative de suicide chez les femmes sont environ une fois et demie plus élevés que chez les hommes du même groupe d’âge. Les chiffres indiquent que 9,4 % des femmes âgées de 18 à 24 ans ont des pensées suicidaires, 12,8 % ont déjà tenté de se suicider dans leur vie, et 2 % ont fait une tentative au cours de l’année écoulée. Pour la jeune Maroua, ce taux plus élevé chez les femmes provient aussi de l’impact de notre société. “Je ne sais pas si ça vient de là, mais j’ai l’impression que nous, les filles, nous nous mettons davantage la pression, comme si dès qu’il y avait un problème c’était à nous de le régler et on à plus de mal à accepter” explique la jeunes de 20 ans. Son amie, Ella confirme les propos de Maroua en ajoutant: “Sans compter que, ce n’est pas une généralité absolue, mais je pense que nous sommes aussi fortement touchées par ces sujets de violences conjugales, de viols, d’inégalités femmes-hommes etc.”
Appel à l’aide : numéro de prévention du suicide
Bien que la crise sanitaire soit considérée comme l’une des causes probables de cette détérioration de la santé mentale des jeunes, d’autres facteurs tels que les difficultés économiques, les problèmes internationaux et environnementaux sont également à prendre en compte.
Bien que ces raisons soient confirmées par une majorité des jeunes, pour certains, cela passe en second plan. C’est notamment le cas d’Élisa: “Moi je me sens concernée à 1000%, mais c’est vrai que la raison principale reste les études. Et quand j’angoisse déjà du côté scolaire, et je vois les guerres, le nombre incalculable d’incendies, de faits divers etc, ça me met encore plus dans un bad mood (un mauvais état d’esprit. NDLR)”
Il est crucial de souligner que cette tendance à la hausse des problèmes de santé mentale chez les jeunes nécessite une attention immédiate. Santé publique France rappelle que le 3114 est le numéro national de prévention du suicide, accessible 24h/24 et 7j/7, et encourage les jeunes en détresse à demander de l’aide.
Malgré tout : une tendance générale à la baisse
En dépit de ces chiffres alarmants, l’étude note une tendance générale à la baisse des décès par suicide dans la population adulte, avec une prévalence légèrement diminuée des pensées suicidaires et des tentatives de suicide depuis 2014.