« C’est compliqué et ça me dérange de donner autant d’argent pour quelque chose que je vais manger et qui est éphémère, » confie Maya, une jeune étudiante confrontée à la précarité financière. Elle vole principalement des denrées essentielles, se justifiant par la nécessité de nourrir son corps sans sacrifier son budget déjà tendu. Mais pour elle, le choix du lieu de vol est également une question éthique, évitant les petits commerces aux propriétaires plus vulnérables.
Entre nécessité et « White Privilege »
Carla, étudiante en alternance, dévoile une réalité crue : sans argent de ses parents et un loyer de 500 euros à payer, elle se voit contrainte de voler pour manger décemment. Le « white privilege » joue ici un rôle dérangeant, lui permettant de passer inaperçue grâce à son apparence et son sourire. Une triste réalité qui met en lumière les inégalités sociales présentes même dans le monde du vol.
Le regard complice des caissiers
Ami, une caissière dans une grande surface, admet laisser passer quelques articles ou négliger de vérifier les sacs, consciente des difficultés financières des étudiants. Elle reconnaît les signes de la précarité, des caddies aux marques moins chères. Pour elle, l’absence de culpabilité est liée au fait que ce n’est pas “le magasin de ses parents”, renforçant l’idée que la tolérance au vol s’ancre dans la réalité quotidienne.
Le vol alimentaire étudiant ne se limite pas à un simple acte illégal, mais soulève des questions éthiques et sociales profondes. Ces témoignages révèlent une face cachée de la précarité, mettant en lumière la nécessité d’aborder la question de la sécurité alimentaire étudiante de manière plus proactive.