Qu’est-ce que c’est que le vaccin thérapeutique ? « C’est un traitement personnalisé qui a pour but de lutter contre la récidive », explique le professeur Jean-Pierre Delord. Si on simplifie encore plus la chose, le vaccin éviterai au patient atteint d’un cancer ORL ou des ovaires d’éviter la réapparition de cellules cancéreuses. Quand le professeur parle de « vaccin personnalisé », il entend par là que chaque cancer est propre au patient. Les cellules cancéreuses sont les mêmes, mais les déclencheurs peuvent être différents en fonction de l’âge, du sexe, des conditions de vie et de travail… À Toulouse, l’IUCT-Oncopole est le premier centre oncologique européen à administrer le vaccin en janvier 2021. « On est encore en phase de test. La moitié des patients reçoivent leur dose dès la fin du traitement contre le cancer alors que l’autre moitié ne le reçoit qu’en cas de signe de récidive ». Mais la France n’est pas le seul à s’être engagé sur cette voie. Le laboratoire allemand BioNTech a débuté une campagne de test en Angleterre sur près de 100 personnes porteuse de cellules cancéreuses.
Un vaccin au stade de test
« Nous ne sommes qu’en phase clinique pour l’instant », confie le professeur. Trente antigènes, c’est-à-dire des facteurs reconnu comme pouvant être à l’origine du cancer chez la personne, ont été identifié et la majorité ont provoqué une réponse immunitaire chez les patients participant à l’essai. « C’est très encourageant pour le programme de voir qu’on ne s’est pas trompé. » Cela fait maintenant 3 ans que le vaccin thérapeutique est dans les tuyaux pour les tests. Les résultats sont bons puisque, pour l’instant, aucune rechute n’a été enregistré. Le laboratoire Transgene, à l’origine du vaccin contre les cancers ORL à lancé sa deuxième phase de test en 2023 avec une centaine de patients. Les résultats ne sont pas encore publics, mais il semblerait que les résultats soient positifs. Si les différentes phases de test aboutissent à des résultats concluants, le vaccin pourrait alors être commercialisé. Il servirait à remplacer la chimiothérapie que doivent supporter les patients. Un traitement moins invasif et moins dur sur le corps déjà fatigué d’un malade.