La fin des soldes : entre défis économiques et répercussions sociales

© Julie Nicosia
Bien que les soldes aient perduré pendant des siècles, il semble qu'ils ne rencontrent plus le même succès qu'auparavant. Entre l'inflation et les grèves, quels résultats, les premiers soldes de 2024 ont-ils apporté ?

Les soldes ont longtemps été un événement attendu par les consommateurs, marquant la période où les commerçants cherchent à écouler leurs stocks tout en proposant des réductions alléchantes. -19% en 2023 par rapport déjà aux années précédentes, cette tradition semble toujours fragilisée cette année par de nombreuses causes comme notamment l’inflation. Les prix en hausse ont pesé lourdement sur les consommateurs, modifiant leurs habitudes d’achat et rendant les soldes moins attractifs pour beaucoup. Dans le centre de la Ville Rose, certains commerces ont adapté leur façon de faire les soldes pour attirer la clientèle. Pour la boutique Nobus, pas le choix ils ont du augmenter leurs réductions « On a des produits de qualité, qui coûte un certains prix, pour que les soldes fonctionnent on a fait davantage de remise par rapport à l’année dernière, on a directement fait des réductions de 50%. Mais ça a quand même moins marché que l’année dernière ».

Siham, employée au sein de la boutique Sœur située en plein cœur de la ville, a également élaboré sa propre stratégie pour dynamiser les soldes. Elle a choisi de lancer des pré-soldes dès la fin des fêtes de fin d’année, visant ainsi à attirer rapidement la clientèle vers la boutique : « Nous faisons des pré-soldes depuis quelques années et ils ont bien fonctionné et la première semaine des soldes aussi, elle a même très bien fonctionné, puis ça s’est essoufflé et c’est resté assez constant. Mais le dernier samedi, les clients étaient au rendez-vous ». Un bilan bon, mais un peu décevant pour ces commerces toulousains.

Grèves des agriculteurs, engouement moindre, pourquoi les soldes n’attirent plus ?

Les commerçants, ont, quant à eux, dû faire face à des défis sans précédent. La combinaison de l’inflation et des perturbations causées par les grèves des agriculteurs a rendu difficile le succès des soldes et l’engouement autour de ce mois de promotions. Certains commerçants ont donc choisi de s’adapter en offrant des remises plus importantes pour attirer les clients, tandis que d’autres ont préféré résister en maintenant des prix stables malgré les circonstances. C’est le cas de Nathalie, gérante d’une boutique de bijoux « Moi, je ne fais pas de soldes, les bijoux, c’est intemporel, il n’y a pas de saison pour acheter ce que je vends, ça se fait peu dans le milieu ». L’inflation et les grèves agricoles ont laissé leur empreinte sur le paysage commercial, changeant la dynamique habituelle des soldes.

Pour Céline qui travaille à Modi-in, les soldes ce n’est plus ce que c’était, elle nous explique : « Nous avons démarré nos soldes à -40%, contre -30% l’an dernier, parce qu’on sentait que ça allait être compliqué après le black Friday et les fêtes. Il y a eu du monde, mais seulement le week-end, et puis quand les grèves des agriculteurs sont arrivées ça a tout stoppé. » Toutefois, ce n’est pas l’unique élément témoignant du manque de succès des soldes. Selon certains commerçants, un changement dans les modes de consommation a également joué un rôle significatif, « Les clients préfèrent acheter quand ils en ont envie, quand ils ont un coup de cœur, ils attendent plus les soldes, surtout quand les prix sont accessibles tout au long de l’année. » continue Céline. Les soldes en ce début 2024 ont été marquées par une tension économique et sociale palpable. L’avenir des soldes semble être soumis à l’évolution de ces facteurs.

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