Un appel à la grève a été lancé pour ce jeudi 1er février. Initié sur un groupe Facebook, des buralistes non syndiqués ont donné le point de rendez-vous : la place du Capitole à Toulouse. Un mouvement que n’approuve pas Frédéric Pailhé, président de la Confédération des buralistes de Haute-Garonne. “Il faut laisser les agriculteurs se faire entendre. Si on fait une grève par dessus celle-ci, leur mouvement va passer à la trappe. Pour moi, ce n’est pas le bon moment”, déclare-t-il. Sur 2 200 points de vente, ils sont 28 à avoir répondu à l’appel après l’annonce de l’augmentation du prix. Une augmentation qui oblige les fumeurs à changer leurs habitudes d’achat selon Frédéric Pailhé : “Maintenant, les consommateurs se tournent vers la contrebande ou l’achat de cigarettes dans des pays frontaliers. Il y a quelques années, le taux de contrebande était estimé à 13%. Aujourd’hui, on est autour des 35%”.
Un avis partagé par les buralistes
Les buralistes dépendent largement des revenus générés par la vente de cigarettes. L’augmentation des prix du tabac peut ainsi créer un dilemme économique pour ces commerçants, qui doivent trouver des moyens de maintenir leur rentabilité tout en répondant aux attentes des consommateurs. “Franchement ça pousse pas les gens à arrêter de fumer. Ils vont juste trouver d’autres moyens pour acheter leur paquet moins cher” lâche en souriant Rudy, buraliste au Tabac Purpan. Cette baisse des ventes peut avoir des conséquences directes sur les revenus des buralistes, les obligeant à diversifier leur offre ou à compenser cette perte de clientèle par d’autres produits. Certains élargissent leur assortiment en proposant des articles de papeterie, des jeux de hasard ou des produits de vapotage. “On s’est rapidement mis à proposer des cigarettes électroniques ou jetables pour continuer à faire du chiffre d’affaires. C’est un peu moins cher que le tabac donc les clients se tournent vers cette solution”, poursuit-il. Pas sûre que ces alternatives pallient le manque à gagner.