Ce que tu entends sur la restauration ça ressemble peut-être à ça. “C’est un métier super pénible !” “Tu vas avoir mal partout !” ou encore “c’est un coup à faire un malaise”. Alors on est directement allé demander aux restaurateurs si tous ces préjugés étaient vrais.
“C’est sûr que la restauration c’est pas un métier fait pour tout le monde”, nous confie Fabrice, gérant d’une brasserie à Toulouse. “Mais pas parce que c’est physiquement trop difficile, pas du tout, c’est plus pour l’aspect social. Il faut avoir le smile quoi ! Et mettre à l’aise les clients. Mais pour la charge de travail il faut juste bien choisir son restaurant, c’est comme dans tous les milieux ! La restauration ne fait pas exception”, ajoute le restaurateur.
Alors nous avons appliqué ses conseils. Nous sommes allés demander dans une brasserie de petite ville si l’on pouvait effectuer un service avec eux pour évaluer la charge de travail d’un saisonnier ou étudiant qui voudrait tenter l’expérience.
Et nous avons atterri à La Fabrika à Bessières au nord de Toulouse.
11h30, début du service…
Dans certains restaurants, les tâches sont distribuées en fonction des rôles de chacun. Aujourd’hui nous serons runner. C’est à dire que c’est nous qui allons apporter les commandes à table, et les débarrasser. C’est souvent le rôle du saisonnier, étudiant au début.
Après 30 minutes de brief ou on parle plateau, assiettes, verres, desserts, cuisine, plonge, à 11h30 les premiers clients arrivent. C’est une commande de boissons. Sauf que les boissons ça à pas l’air mais c’est difficile à porter.
Sur le plateau, il faut tout équilibrer pour que rien ne tombe en enlevant les verres une fois arrivé à la table. Car tu l’imagines bien on peut pas tout donner d’un coup. Donc il y à alors une technique. Toujours mettre la boisson la plus lourde vers nous pour ne pas faire basculer le plateau vers le client si celle-ci est la dernière restante sur le plateau. C’est scientifique. Si une masse lourde pèse sur un côté du plateau, alors celui-ci se renverse. Et nous, on veut pas ça.
Il existe aussi une astuce pour bien équilibrer le plateau entre nos mains. Il faut le porter du bout des doigts. Ça parait curieux non ? Mais c’est testé et approuvé ! Essayez chez vous !
Les premières assiettes à 12h…
Il est midi et ça y est, il est temps d’apporter les premières assiettes. Pas de panique on apprend à bien les porter. Au début, on commence par deux assiettes. Une dans chaque main c’est facile. Mais au fur et à mesure que la clientèle arrive et que l’heure tourne, il faut accélérer. C’est le moment redouté. Il faut économiser ses pas donc on prend plus d’assiettes.
On part avec 2, 3 ou même 4 plats. Mais finalement c’est pas si compliqué ! Il y a une astuce aussi. Tendre les 3 doigts du milieu de la main pour accueillir la première assiette, et positionner la deuxième sur le pouce et l’annulaire qui sont levés. C’est pratique et ça va tout seul. Tout se passe bien, les clients sourient, on échange quelques mots et rires. Il y a une bonne ambiance. Et surtout on ne s’ennuie pas sans être submergé par la pression.
Les clients viennent passer un bon moment, alors inévitablement, ils nous font passer un bon moment aussi !
13h45, l’atmosphère devient plus calme
On sent la fin du service arrivée… Les clients traînent à table, il n’y a donc plus rien à leur servir. On peut s’occuper de la plonge ainsi que du débarrassage et du redressement des tables. L’équipe se met à rigoler entre elle. Les derniers clients sont de bonnes connaissances alors tout le monde discute un peu.
Il est temps de redresser les tables. mais on fait pas ça n’importe comment. Le verre et les couverts doivent être placés exactement au même endroit sur chaque table. C’est le côté pointilleux de la restauration. Etonnamment c’est cette tâche là qui paraît la plus exigeante quand on est serveur.
En conclusion, le conseil donné plus haut concernant le choix du restaurant quand on veut travailler dans la restauration a semblé fonctionner pour Le24heures. Pas de mal de pied après ce service, ou de dégoût pour le domaine du service en salle. Au contraire !
Alors voilà vous savez tout sur le quotidien d’un serveur dans une brasserie familiale de petite ville comme La Fabrika ! Ça vous a fait réfléchir sur votre prochain job de saisonnier ?
