La dissociation est un mécanisme de survie que met en place le corps quand il subit une trop grosse pression. « C’est une déconnexion entre les émotions, idées, pensées, environnement. Ça affecte la perception de la réalité » souligne Manuella Chambeyron, psychologue. La professionnelle de santé ajoute aussi qu’il n’y a pas non plus de réel symptôme lié à la dissociation. « Elle arrive inconsciemment généralement à cause de l’anxiété ».
Elle se manifeste sous plusieurs formes :
- Dépersonnalisation : Les individus atteints de ce trouble peuvent éprouver une sensation de déconnexion ou de détachement par rapport à leur propre corps. Ils peuvent ressentir que leur identité, leurs émotions, ou même leur corps ne leur appartiennent pas.
- Déréalisation : Implique une altération de la perception du monde extérieur. Les individus peuvent percevoir leur environnement comme irréel, flou ou lointain. Cela peut créer une distorsion entre la réalité et la perception subjective de l’individu.
- Amnésie dissociative : Est caractérisée par des périodes de perte de mémoire, souvent liées à des expériences traumatiques. Les souvenirs peuvent être oubliés partiellement ou complètement, créant un vide dans la mémoire de l’individu
Deux périodes sensibles pour le trouble dissociatif
Ce trouble peut toucher n’importe qui de n’importe quel milieu social. « En général, la dissociation apparaît à cause d’un événement vécu quand on était enfant et dont on n’a pas parlé parce que quand on est enfant on se tait », rapporte Manuella Chambeyron. C’est dans deux tranches d’âge différentes que le phénomène se manifeste. La première tranche est celle des 12 ans : « Avant, c’était plus dans les 14/15 ans qu’on pouvait observer ce trouble. Le monde évolue et les écrans y sont pour beaucoup. Les enfants ont accès à des contenus choquants de plus en plus tôt. La pornographie, les scènes de guerre, les réseaux sociaux peuvent affecter leur construction psychologique », explique la psychologue. La deuxième tranche d’âge est celle de la quarantaine. « C’est souvent à ce moment-là qu’on se dit qu’on a beaucoup donné à tout le monde mais qu’est-ce qu’on a fait pour nous ? » énonce Manuella Chambeyron.
Quel impact sur la vie du patient
Ce trouble ne serait pas si grave à long terme chez l’adulte. « Chez l’adolescent c’est plus compliqué. C’est l’âge de la construction de la recherche de soi. Il faut prendre le temps ». La dissociation peut se soigner avec un suivi seulement psychologique, elle peut disparaître. Pour les cas les plus graves, des antidépresseurs et psychotropes peuvent être prescrits. « En général, on fait en sorte de ne pas en arriver là. On discute, on essaie de chercher le problème à la racine », insiste la professionnelle de santé. Ce serait 1 à 3% de la population mondiale qui serait touchée par le trouble dissociatif.