“Le conseil que je donnerai aujourd’hui, c’est de beaucoup se remettre en question, que ce soit sur soi-même, son quotidien, son travail et son rapport aux autres pour être toujours dans un mécanisme d’amélioration”. Du haut de ses 23 ans, Séléna Mercier commence doucement à s’installer dans son métier de mangaka. Celle qui vit un début de carrière prometteur verra son premier manga “Réseau Alexis” sortir chez Ankama éditions en 2025. Une première victoire pour la jeune femme qui termine à peine ses études : “Personnellement, j’ai fait l’EIMA (Ecole Internationale du Manga et de l’Animation) en 5 ans pour finir sur la spécialité manga. Avant cela, je sortais d’un bac L avec option arts plastiques mais je n’avais pas fait d’études spécifiques pour le métier” détaille la jeune auteure et illustratrice. “Dans les faits, trouver une école de manga en France, quand on fait une recherche Google, c’est faisable. Maintenant, il faut avoir les moyens d’y aller car il y en a très peu. Et puis la majorité sont des écoles privées donc il faut aussi avoir les moyens financiers. Il faut vraiment le vouloir”.
Mangaka, un métier d’avenir ?
Si trouver une école n’est donc déjà pas chose aisée, les perspectives d’avenir du métier peuvent également repousser certains candidats. En effet, sur l’année 2023, les ventes de manga en France ont connu une chute vertigineuse. Un facteur qui n’inquiète cependant pas Séléna : “C’est pas une baisse qui m’inquiète. Je pense qu’il y aura toujours de la demande. Je crois qu’on a eu une hausse il y a quelques années donc ça ne m’étonne pas qu’une baisse intervienne à un moment donné. Je pense qu’être mangaka est toujours un métier d’avenir”. En plus de ce premier contretemps, le monde du manga doit également faire face aux différentes plateformes qui partagent des chapitres gratuitement sur internet. Une situation qui inquiète plus la jeune auteure : “Dans le principe, si c’est juste le premier chapitre pour faire découvrir un tome, pour faire de la pub, comme font beaucoup de maisons d’édition, c’est positif ! Beaucoup de personnes n’ont pas forcément les moyens de payer tous les mangas. Mais il ne faut pas que ça devienne récurrent, pour que ça ne tue pas le milieu”.
Pouvoir profiter de sa liberté au travail
L’avantage principal du métier de mangaka, c’est d’être assez libre pour choisir sa propre méthode. C’est en tout cas ce qu’avance la jeune mangaka : “Je ne saurai trop dire la journée type d’un mangaka. Cela dépend vraiment des gens et de la période. Des gens vont travailler de jour, d’autres de nuit. Pour moi, je sais que “Réseau Alexis” ne représente que 50% de mon temps et encore, en attente de retours d’éditeurs je n’ai même pas à le faire donc je travaille sur d’autres projets. Donc il n’y a pas vraiment de journée type si ce n’est en période de deadline”. Cependant, il ne faut pas négliger d’autres points importants du métier : “Je sais quand même que j’essaye de me lever tôt et d’avoir une activité physique régulière car, mine de rien, on passe quand même beaucoup de temps assis sur une chaise” ajoute-t-elle en rigolant.