Les déserts médicaux : un phénomène plus qu’inquiétant

Les déserts médicaux sont de plus en plus présents à Toulouse © Agnétha GUITTEAUD
L'absence de médecins généralistes et spécialisés se fait de plus en plus ressentir dans l'Hexagone. Départ en retraite ou arrivée massive des plateformes de e-santé, nombreuses sont les causes des désert médicaux en France. Un phénomène qui inquiète la population.

Rendez vous en bien compte, les déserts médicaux ne sont pas présents qu’en campagne. En France ce sont toutes les régions du pays, qui sont concernées par cette problématique. Mais qu’est-ce qu’un désert médical ? On appelle communément « désert médicaux » les zones géographiques où le nombre de médecins (et plus généralement de professionnels de santé) est trop faible pour le nombre d’habitants. La moyenne française est d’environ 300 médecins en activité pour 100 000 habitants.

En 2021, l’Association des maires ruraux de France (AMFR), qui réunit les élus des communes de moins de 3 500 habitants en France, diagnostique dans son étude que dix millions de Français vivent dans un territoire où l’accès aux soins est de qualité inférieure à la moyenne nationale. Les habitants ruraux consomment 20 % de moins de soins hospitaliers par rapport aux Français des villes, selon l’étude. En dix ans, le nombre de généralistes a baissé de 10 % , ce qui représente une perte de plus de 10 000 médecins. Cela explique pourquoi ce ne sont plus seulement les campagnes, mais aussi les grandes villes qui sont touchées par les déserts médicaux.

Des pétitions misent en place

Plusieurs collectifs œuvrent à travers la France pour lutter contre ce problème majeur. A Toulouse, plusieurs habitants des quartiers Arnaud Bernard, Compans-Cafarelli, les Chalets-Roquelaine ou enncore Bahl, se sont réunis en collectif « désert médical ». Actuellement à la Ville rose, on compte 450 médecins généralistes pour plus de 500 000 habitants. Or selon la mairie, il en faudrait au moins 100 de plus pour assurer une meilleure prise en charge des patients. Depuis le départ de 9 médecins généralistes dans le centre de le Ville rose, le collectif alerte sur la pénurie de médecins. « Ils n’ont pas été remplacé, il faut agir. La situation est grave ! Les enfants, les étudiants, les personnes âgées… Toutes ces personnes n’ont pas ou plus accès au soins » informe le collectif. « De plus, d’ici 3 ans, ces quartiers accueilleront  7000 habitants de plus« . Des habitants qui risquent de ne pas connaître une situation améliorée puisque selon Cyrille Chaugne président de SOS médecin à Toulouse, les déserts médicaux ne devraient pas voir d’améliorations avant 2035.

Pour les habitants des zones géographiques touchés par les déserts médicaux à Toulouse, la solution serait les maisons de santé. Un nouveau projet de lutte contre le phénomène a débuté à Toulouse. Le conseil municipal de la ville, veut donc ouvrir une maison de santé pluridisciplinaire dans chaque quartier d’ici 2026. Pour le moment, seulement quinze sont opérationnelles. Pour concrétiser ce projet, la mairie fait appel à l’Etat. Elle demande au gouvernement de porter une attention particulière aux zones les plus touchées. Et ce, quelle que soit les territoires concernés. 

Les plateformes de e-santé, une solution contre les déserts médicaux ?

On pourrait se demander si l’arrivée des plateformes e-santé, favoriserait ou non les déserts médicaux. Il en existe plusieurs comme Doctolib, Allo Docteur ou encore KelDoc. Les plateformes de e-santé émergent comme des solutions potentielles pour pallier les problèmes liés aux déserts médicaux en France. Avec une disponibilité 24/7, ces plateformes offrent un accès immédiat à des services médicaux en ligne, permettant aux personnes éloignées des centres de soins traditionnels de recevoir des conseils médicaux, des consultations virtuelles, voire des prescriptions électroniques. Cette approche pourrait contribuer à réduire les inégalités d’accès aux soins, en particulier dans les régions rurales. Cependant, des questions de sécurité des données, de confidentialité ou encore de la qualité des soins virtuels restent des préoccupations pour certains.

C’est le cas d’ Alizée, toulousaine de 21 ans « J’étais malade une fois et c’était impossible d’obtenir un rendez-vous, même avec mon médecin généraliste » commence-t-elle. « Je suis passé par une plateforme qui permet d’obtenir un rendez-vous assez rapidement avec un médecin. A la fin de la consultation il m’a prescrit tout un tat de médicaments, j’ai trouvé que c’était un peu beaucoup » ajoute-t-elle. « Je trouve ça super pratique, mais un peu bizarre. Le médecin t’écoute rapidement et te prescrit des médicament sans t’avoir vu réellement ». fini-t-elle.

Il est également possible de nos jours de prendre sa température seule, dans des cabines de téléconsultation dans certaines mairies en France. De nouveaux moyens pouvant dans le futur, palliés le manque de médecins.

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