La France est la première puissance agricole de l’Union européenne, grâce à sa production de céréales, de maïs ou de betteraves par exemple. Néanmoins, dans certains États membres, on observe une augmentation forte de la production. Comme la Roumanie en maïs (20 % de la production européenne) ou encore l’Allemagne sur la betterave.
En volaille de chair, la France a été dépassée par la Pologne, puis par l’Espagne pour les légumes. Alors pourquoi est-ce que l’on va se faire détrôner de notre titre ? Peut-être à cause de la diminution de l’emploi agricole. De moins en moins de personnes veulent travailler dans ce métier, trop difficile pour certains.
Ce manque d'effectif ne se répercute pas qu'au sein du métier, mais à l'échelle nationale. Selon Philippe Paquotte, chef du service analyse économique de FranceAgriMer, “en 2020, les produits agricoles et agroalimentaires ont représenté le troisième poste d’excédent commercial de la France (avec 6,1 Md€)”. Une grande source de revenus qui risque de diminuer avec la réduction du potentiel économique des exploitations.
Aujourd'hui, le métier d'agriculteur attire de moins en moins de monde. Une baisse qui s'explique par les conditions de travail toujours plus difficiles. Chaque jour, un exploitant se lève tôt, travaille sans compter, week-end et jours fériés compris. Dans les manifestations, certains se plaignent de travailler 70 heures par semaine pour 400 euros par mois.
La Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles dénonce aussi un problème du renouvellement des générations qui est très ancien. Aujourd’hui, selon la mutualité sociale agricole, pour trois agriculteurs qui partent, on compte un jeune qui s’installe.
En conséquence, le nombre d'exploitations ne cesse de diminuer depuis les années 2000. En 1970, il y en avait presque 1 600 000 contre 416 436 en 2020.
Depuis deux ans, les agriculteurs demandent de meilleures conditions de travail, des marges et des salaires plus importants, une révision des normes, jugées trop complexes. Aujourd'hui, ils restent dans l'attente d'une réponse de la part du gouvernement.