Motocross : le combat de la résilience

Le motocross est un sport à haute intensité, catégorisé comme sport extrême, il nécessite une force mentale à toute épreuve. Les sportifs subissent des périodes de surmenage puissantes. Une phase de doute qui touche intensément les amateurs et professionnels de motocross.

Lors d’une course de motocross, les pilotes sont exposés aux risques constants de se blesser. Terrain accidenté, virages serrés, sauts périlleux, la pratique de ce sport est dangereuse. Les sportifs font souvent face à une période de convalescence plus ou moins longue. Dans ce cas, ils sont contraints à laisser en suspens le championnat pour se focaliser sur leur santé physique. C’est le cas de Matteo Haas, pilote de catégorie 125 qui explique que : “si tu ne participes pas aux épreuves tu ne prends pas de point au championnat du coup logiquement tu descends au classement général du championnat”. Se blesser a donc un impact important sur le nombre de points que le pilote va obtenir au fil de l’année pour les championnats en cours.

Chaque sport a son lot de blessures, pour le motocross, il existe plusieurs différentes façons de s’abîmer. Pour Matteo, “les blessures les plus fréquentes en général sont des fractures de clavicule, des poignets ou des doigts cassés, des fractures de la cheville.” Il ajoute que “tout dépend aussi de la chute et de la qualité des équipements, c’est plus rare mais on peut se faire les ligaments croisés aussi”. Une période compliquée dans laquelle les sportifs ont besoin d’accompagnement professionnel. Ils sont obligés de consulter des kinésithérapeutes ou encore des ostéopathes, un prix en plus à payer et se concentrer sur leurs guérisons. C’est lors des périodes de rééducations que le mental prend le dessus sur les contraintes physiques.

Ne jamais baisser les bras

La force mentale d’un pilote est la qualité la plus recherchée chez l’athlète. Lors d’une course, l’adrénaline est à son paroxysme mais l’échec peut tout faire basculer. En pratiquant le motocross, il faut apprendre que les chutes font partie intégrante du sport. La résilience doit être le point clé d’un pilote de motocross pour qu’il puisse avoir le courage et la force de se relever avec la chute. Les sportifs doivent alors se raisonner avant chaque course pour ne pas se laisser submerger par la peur.

Pour Killian Carimalo, pilote de catégorie 125 centimètre cube, “ Blesser ne me démotive pas, au contraire je prends ça comme une leçon de vie et je m’en sers pour essayer de me donner au mieux à mon retour”. Blessé lors de la dernière course de la compétition Killian caresse déjà l’espoir de revenir à son top niveau à la prochaine saison.

« 1 mois en fauteuil roulant »

Les pilotes doivent surmonter leur peur, contrôler leur anxiété mais surtout reprendre le casque et se relancer sur les terrains. Leur confiance est durement touchée par les nombreuses blessures qu’ils subissent, c’est le cas de Matteo. Il confie : “ En un an, j’ai eu deux grosses blessures, la première m’a complètement bouleversée, je suis restée un mois en fauteuil roulant enfermé chez moi.” Il raconte s’être cassé le bassin et fracturé la clavicule ce qui a entraîné une opération et l’installation d’une plaque dans son épaule. Malgré une épreuve difficile, le jeune pilote de 20 ans a décidé de “remonter sur une moto et reprendre la compétition” révèle t-il. En surmontant cet obstacle, Mattéo Haas a refait face à une blessure : “Je me suis de nouveau fracturé la clavicule, juste à côté de la plaque ! Donc j’ai pris une grosse décision, j’ai décidé d’arrêter la moto pendant un an et de me préparer physiquement. Je reprendrai l’entraînement hivernal fin d’année 2024 !” avoue t-il. Il a pu compter sur la présence de ses parents pour prendre ses grandes décisions.

Le motocross demande des capacités physiques importantes mais surtout une force mentale résistante à chaque épreuve. Cette pratique sportive permet au pilote de visualiser le succès plutôt que l’échec et fait de la force mentale un atout majeur pour la poursuite du sport.

Perrine Nicolas