L’École Stanislas, lieu de controverse

École Stanislas - © Jean-Christophe Windland
L’École Stanislas. Ce nom vous dit peut-être quelque chose puisqu’il s’agit de l’école catholique où sont scolarisés les enfants de la nouvelle ministre des Sports, de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse. La scolarisation des enfants d’une ministre de l’Éducation Nationale dans une école privée fait débat, au moins autant que le choix d’une école à la réputation sulfureuse.

L’École Stanislas. Ce nom vous dit peut-être quelque chose puisqu’il s’agit de l’école catholique où sont scolarisés les enfants de la nouvelle ministre des Sports, de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse. La scolarisation des enfants d’une ministre de l’Éducation Nationale dans une école privée fait débat, au moins autant que le choix d’une école à la réputation sulfureuse. Rappelons également que cette école est le deuxième meilleur lycée de France, juste derrière un autre lycée parisien, le Lycée Louis le Grand.

L’Éducation Nationale a produit un rapport accablant sur les dérives de cette école, rapport dévoilé par Médiapart et pour lequel la ministre Amélie Oudéa-Castéra affirme vouloir donner suite.

Retour sur la réputation du Collège Stanislas en trois points.

L’homophobie

Dans le rapport dévoilé par nos confrères de Médiapart, il est fait l’objet d’une homophobie pleinement exprimée de la part du corps enseignant. De nombreux propos homophobes auraient été entendus allant même jusqu’à la promotion des thérapies de conversion1. Évidemment, pour de nombreux professeurs, l’homosexualité est un pêché, une maladie qu’il faut soigner.

Conservatisme et misogynie

Avec l’homophobie vont souvent de pair le conservatisme et la misogynie. Vraisemblablement, l’École Stanislas n’y échappe pas. La lutte contre l’avortement et la théorie du genre semble y être féroce. La désinformation étant partie prenante de ce processus puisque selon le rapport, des propos comme “l’avortement était encouragé parce que les fœtus étaient utilisés pour des médicaments, le Doliprane notamment” seraient tenus.

Les jeunes filles sont également étroitement surveillées notamment leur tenue. De plus, la non-mixité est également présente puisque l’on trouve des classes complètes sans filles.
De plus, les cours de SVT et d’Éducation Sexuelle sont au mieux absents du programme, au pire détournés afin de promouvoir les idées prônées par la direction de l’école.

Du prosélytisme

Bien entendu, ces valeurs rétrogrades s’accompagnent évidemment d’un prosélytisme2 à peine voilé. Malgré son statut d’école catholique, le collège Stanislas se doit de proposer à tous ses élèves un enseignement laïque. Un enseignement laïque qui est loin d’être respecté puisque le rapport révèle qu’enfants catholiques, athées ou de tout autre religions se voient dispenser un enseignement catholique. Cela s’accompagne par de nombreuses critiques à l’égard des autres religions et plus globalement de tous ceux qui ne sont pas catholiques, pouvant aller de la simple réprimande à des propos discriminatoires.

Une incitation au baptême serait également de la partie, Médiapart révèle que des professeurs demandent qui est baptisé déclarant que ceux qui ne le sont pas seront damnés et iront en enfer.

Ce rapport accablant à l’encontre de l’École Stanislas risque d’avoir des suites puisqu’Amélie Adéa-Coustéra a annoncé vouloir se saisir du dossier. La direction de l’école à déjà fait savoir qu’elle se réserve “le droit de réagir devant la justice face à des accusations mensongères et diffamatoires.“

Par ailleurs, la mairie de Paris a annoncé ne plus subventionner cette école. L’annonce a été faite en réponse de l’article de Médiapart.
À noter également que la Ministre a tenté d’amoindrir les accusations à l’encontre du Collège Stanislas. Médiapart a démenti la version de la ministre en dévoilant des témoignages audios.

  1. Les thérapies de conversion datent du Moyen Âge lorsque l’homosexualité était perçu comme une maladie mentale qu’il fallait impérativement traiter. Ces thérapies peuvent causer la mort des personnes qui ont été poussées à les réaliser. En France, il aura fallu attendre janvier 2022 pour qu’elles soient déclarées illégales.
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  2. Le prosélytisme est une promotion accrue de la religion. L’objectif étant de convertir le plus de monde, et ce par divers moyens. ↩︎

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