Mauvaise nouvelle pour la France, elle gagne une compétition européenne… mais dans le trafic de drogue. Une telle situation, alors que l’Europe est considérée comme une plaque tournante du trafic mondial par certains médias. Une observation nationale qui n’étonne plus forcément.
11h30, place Jeanne d’Arc à Toulouse. Une commerçante anonyme nous explique : « C’est pas nouveau ! Ça fait des années qu’on a toujours était en tête. Pour le cannabis, on est à côté du Maroc donc ça facilite les choses. Pour moi, il faudrait légaliser pour arranger la situation ». On ne se douterait pas que la place Jeanne d’Arc est l’un des points de deal les plus importants de la ville. Des personnes âgées viennent faire leur marché, des parents avec poussettes se promènent… et pourtant ! « Revenez le soir, vous verrez ce n’est pas du tout la même ambiance », ironise Lionel Faure, opticien sur la place. « En fermant le magasin vers 19h, nous subissons de nombreuses agressions verbales, des insultes. Et très souvent les dealers s’agressent mutuellement juste devant notre porte », ajoute-t-il. « On ne voit pas forcément le trafic. Oui on s’en doute, mais ce n’est pas très explicite en journée. Le problème c’est le soir quand je sors. On me propose souvent des substances… », complète la gérante d’une boutique de cigarettes électronique sur la place.
Si en journée, les dealers semblent se cacher, la nuit, le trafic est exposé. Violences, substances retrouvées par terre, les commerçants et les riverains n’en peuvent plus. Une situation qui a poussé le McDo de la place à fermer ses portes le 30 novembre dernier. Il voulait préserver la sécurité de ses clients. Le lieu était devenu un véritable repaire de dealer.
Les commerces impactés
Au-delà des risques, le trafic de drogue, en augmentation ces dernières années, est devenu un vrai problème pour les commerçants. Beaucoup constatent une baisse de leur chiffre d’affaires. « Les clients n’osent plus venir dans ma boutique. Ils ne s’approchent même plus de la rue », avoue l’opticien. Pour la gérante de la boutique de cigarettes électroniques, c’est à cause des vols que ses clients ne viennent plus : « Beaucoup d’entre eux ne retrouvent plus leurs vélos ou leurs trottinettes en sortant. Et parfois même, les cigarettes électroniques qu’ils viennent juste d’acheter sont volées ». « Certains commerçants avaient envoyé des lettres à la mairie pour alerter sur les propagation du trafic. Elles sont restées sans réponse. Les institutions se sont alarmées qu’à partir du moment où le McDo a fermé », ajoute Lionel Faure.