Les étudiants ne savaient plus où donner de la tête. Du 11 au 13 janvier, 300 stands étaient éparpillés aux quatre coins du MEETT à l’occasion du salon Infosup qui avait pour but d’aider les étudiants à y voir plus clair concernant leur avenir scolaire. Parmi les 300 établissements d’enseignement supérieur représentés, près de la moitié était des structures privées. Preuve du développement du privé dans le paysage de l’enseignement supérieur français. « Au salon Infosup, la part des écoles privées a largement augmenté. Elles n’avaient pas autant de place il y a quelques années. Les écoles privées grignotent des élèves aux écoles publiques », remarque Marianne Cathala, chargée d’orientation de l’Université Toulouse Capitole. « On veille à ce qu’il y ait une équité entre les établissements privés qui ont beaucoup de moyens et les établissements publics. On refuse pas mal d’établissements privés. Tous les stands doivent avoir un diplôme reconnu par l’Etat », nous confie un membre de l’équipe d’organisation du salon Infosup.
Un meilleur accompagnement dans le privé ?
Pour tirer leur épingle du jeu, les écoles privées mettent le paquet sur la communication avec des goodies et des stands attractifs. Elles mettent souvent en avant l’argument de l’accompagnement plus personnalisé et les moyens supérieurs au public. « Peut-être que le privé a plus de moyens sur l’accompagnement. Mais l’enseignement n’est pas moins bon dans le public que dans le privé. Les familles pensent que leurs enfants seront plus cadrés dans le privé mais ce n’est pas toujours le cas. Le fait de payer rassure. C’est comme quand on va chez un médecin, un psychologue. On s’engage et il y a quelque chose de rassurant », assure-t-elle.
« Le privé répond à une demande »
« En tant qu’enseignante du public, je ne fais pas la promotion des écoles privées. Cependant, je dis à mes élèves qu’il existe des choses dans le privé. La démarche devient plus personnelle et ils prennent leur démarche plus à cœur », glisse une professeure principale d’un lycée ariégeois qui constate tout de même que « de plus en plus d’élèves vont dans le privé » et que « de plus en plus de parents ont la sensation que payer une école est un gage de sérieux. Je ne suis pas tout à fait d’accord ». D’après Jean-Benoît Franco, psychologue de l’Education Nationale, le privé « répond tout de même à une demande ». « Mais est-ce que ça ne sature pas le marché ? Prenons l’exemple des écoles d’arts dans le public. Il y en a peu et elles sont très sélectives. Les écoles d’arts privées répondent donc à une demande. C’est bien mais ça met du monde sur le marché qui se retrouve parfois sans boulot », se questionne-t-il tout en affirmant que les alternatives existent pour ceux qui n’ont pas les moyens financiers.
Des étudiants sceptiques face au privé ?
Tiraillés entre le privé et le public, les élèves doivent donc faire un choix. Si certains s’orientent en direction du privé, convaincus qu’il s’agit de la meilleure voie pour eux, la majorité des étudiants que nous avons croisée privilégient le public. À l’image de Matéo, lycéen en classe de terminale dans le Tarn : « Les écoles privées, c’est un peu compliqué car on ne sait pas ce que valent les diplômes. Les sommes d’argents demandées sont assez importantes. On a parfois la sensation qu’elles ont envie d’encaisser de l’argent ».