L’alternance a le vent en poupe. Les lycéens sont de plus en plus nombreux à chercher une formation en alternance après le baccalauréat. « Aujourd’hui, l’alternance est un peu partout, du CAP à Bac+5 », constate Jean-Benoît Franco, psychologue de l’Education Nationale. « Certains élèves recherchent l’alternance mais ils ne voient pas les contraintes. Il y a plus de travail en alternance parce qu’on passe le même diplôme en allant moins à l’école. Il faut donc être plus sérieux », surenchérit celui qui travaille au CIO (Centre d’Information et d’Orientation) de Montauban et intervient au lycée Bourdelle. Les formations en alternance séduisent particulièrement les jeunes car elles leur permettent de pouvoir gagner de l’argent pendant leurs études.
L’attrait du monde professionnel
Mais ce n’est pas le seul et unique argument d’après Isabelle Mazeyrac, professeure principale au lycée Pyrène à Pamiers : « En alternance, les élèves ont l’impression qu’ils seront plus cadrés et qu’ils vont basculer vers le monde du travail ». Lycéen en classe de terminale à Castres, Mathis privilégie l’alternance dans sa recherche de poursuite d’étude et confirme alors la thèse de l’enseignante : « Je pense que j’apprendrai plus en travaillant qu’en écoutant un professeur ». Idem concernant Matéo : « Pour moi, l’alternance est le meilleur type de formation. Les professeurs nous la conseille d’ailleurs. L’expérience professionnelle est importante, tout comme l’aspect financier si on doit prendre un appartement ».
Les universités proposent de plus en plus d’alternances
« On sent que l’alternance est en vogue en ce moment. L’Etat propose une grande aide à l’alternance au niveau des entreprises », explique Thaïs, chargée d’admission à l’école Vidal à Toulouse qui propose énormément ce système de formation. « L’alternance a nettement explosé en cinq ans. On a développé nos formations. Chaque année, de nouvelles alternances ouvrent. On préconise l’alternance aux étudiants quand ils ont le choix pour qu’ils aient un pied dans le monde professionnel », assure de son côté Marianne Cathala, chargée d’orientation à l’Université Toulouse Capitole réunissant plus de 20 000 étudiants. « Avant, les universités n’avaient pas ce lien avec le monde socioprofessionnel. Il n’y avait pas d’alternances ni de relations avec les entreprises. Aujourd’hui, cela s’est nettement développé. C’était indispensable. Les universités ont rattrapé ce fossé qu’il y avait avec les établissements privés », poursuit-t-elle. Les facultés se sont donc aussi mises à la page. Preuve que l’alternance s’est imposée.