Le gouvernement Attal, des petits nouveaux et des controverses

Hôtel Matignon, résidence du Premier ministre.
La composition du premier gouvernement de Gabriel Attal n’a pas manqué de faire débat. Entre ennemis d’hier devenus collègues et nomination questionnable, voici une liste des nouveaux ministres contestés.

La composition du premier gouvernement de Gabriel Attal n’a pas manqué de faire débat. Entre ennemis d’hier devenus collègues et nomination questionnable, voici une liste des nouveaux ministres contestés.

  • Rachida Dati : Attaquons cette liste par la plus connue. La maire du 7e arrondissement de Paris a derrière elle une solide carrière politique. Celle qui fut ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy de 2007 à 2009, occupe désormais le poste de ministre de la Culture. Sa nomination fait évidemment débat. Outre son passage chez Les Républicains (LR) et les critiques virulentes qu’elle a émise à l’encontre d’Emmanuel Macron*, c’est surtout sa mise en examen pour “corruption passive et recel d’abus de pouvoir” qui dérange. Cette mise en examen peut faire tâche si l’on se rappelle cette déclaration du candidat Macron en 2017 qui annonçait “qu’un ministre doit démissionner du gouvernement s’il est mis en examen”.

*à noter que cela n’a pas empêché Gérald Darmanin ou Bruno Le Maire d’accéder à des ministères de prestige.

  • Catherine Vautrin : Après la culture, passons au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Ancienne sarkozyste, Catherine Vautrin a longtemps été députée, occupant même le poste de Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale. La Rémoise a également occupé divers secrétariats d’État sous la présidence de Jacques Chirac. Fervente opposante au Mariage pour Tous en 2013, Catherine Vautrin a pendant des années lutté contre les droits LGBTQIA+ s’opposant également à la GPA et la PMA. Son triple poste pose aussi problème. Alors que le secteur de la santé est au plus mal et que le taux de chômage repart à la hausse, voir ces deux ministères fusionnés questionne sur la stratégie du gouvernement de Gabriel Attal.
  • Amélie Oudéa-Castéra : Déjà ministre des Sports sous Élisabeth Borne, Amélie Oudéa-Castéra, ou AOC, a été maintenue à ce poste mais voit s’ajouter les rôles de l’Éducation et de la Jeunesse. Visiblement AOC a du mal avec ce nouveau rôle puisque moins d’une semaine après sa nomination, la voilà déjà empêtrée dans une polémique médiatique. Lui est tenu rigueur sa défense face aux reproches qui lui sont faits concernant la scolarisation de ses enfants dans une école privée à la réputation sulfureuse. Cette défense a été perçue comme une attaque à l’encontre de l’école publique puisqu’elle mettait en avant l’absentéisme des professeurs. Cela rappelle également l’actuel Premier ministre qui, lorsqu’il était à l’Éducation Nationale, s’était vu reprocher sa non-scolarisation dans le public. De plus, comme sa collègue ministre du Travail et de la Santé, son triple portefeuille dérange. Les oppositions ne comprennent pas la fusion d’un ministère de l’éducation en crise avec celui des Sports qui rentre dans une année charnière avec les JO de Paris 2024.
  • Stéphane Séjourné : Qui a dit que n’avoir aucune connaissance diplomatique fermait des portes ? Ce n’est pas Stéphane Séjourné qui vous dira le contraire. Sa nomination au ministère des Affaires étrangères a de quoi interroger. S’il reconnaît n’avoir aucune expérience diplomatique, Stéphane Séjourné estime que ses compétences linguistiques pourront le servir dans ses nouvelles missions. Mais, ce qui fait que cette nomination fait parler d’elle, réside dans la relation entre le nouveau ministre des Affaires étrangères et le nouveau Premier ministre. Les deux anciens membres du PS s’étaient pacsés en 2017 avant de se séparer en 2022. La nomination de Stéphane Séjourné a des airs de pistonnage dont ce dernier aura bien du mal à se défaire.

MENTIONS SPÉCIALES

  • Éric Dupont-Moretti : Déjà au gouvernement sous Élisabeth Borne, l’avocat le plus connu de France a été conforté dans son rôle de ministre de la Justice. Son maintien dérange puisque ce dernier est passé devant le Cour de Justice de la République pour entre autres une affaire de “prise illégale d’intérêts”. De plus, le départ de son ancien collègue Olivier Dussopt, qui passe lui aussi devant la CJR, rend le maintien de Dupont-Moretti encore plus questionnable.
  • Gérald Darmanin : À l’instar de son collègue Garde des Sceaux, Gérald Darmanin n’est pas un nouveau. Toutefois, contrairement à ce dernier, son affaire judiciaire ne date pas d’hier. S’il a bénéficié de non-lieu, ses accusations de viol, d’harcèlement et d’abus de pouvoir ne sont pas des plus reluisantes pour un ministre de l’Intérieur.

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