« Au cours de l’année, des entreprises privées pourront se lancer sur l’exploration des fonds marins à la recherche de minerais comme le zinc, le cuivre ou les terres rares », explique François Chartier, chargé de campagne Océans chez Greenpeace. Une avancée pour la recherche minière, puisque la Norvège est le premier pays à l’autoriser.
Mais cette décision est pourtant mal perçue par les défenseurs de l’environnement. Dès décembre 2023, plusieurs milliers de personnes avaient signé une pétition appelant le gouvernement norvégien à renoncer au projet. Pétition qui n’a pas abouti. Pour François Chartier et l’ONG Greenpeace, la détermination du gouvernement pose problème : « Il est important pour nous de pointer du doigt l’inquiétude scientifique. L’exploration impactera non seulement la faune, mais aussi la flore du territoire maritime norvégien. Sur une telle surface de recherche, il y a une très grande variété de biomasse et d’espèces marines. La venue de chercheurs va impacter tout cet écosystème. Et ajouté à cela, la menace du réchauffement climatique, l’exploration s’annonce dévastatrice ».
Seul point positif pour le moment, « il s’agit d’un feu vert d’exploration et non d’exploitation », ajoute François Chartier. Les entreprises n’ont donc pas le droit de toucher aux écosystèmes. Il faudrait qu’une nouvelle décision soit prise par le gouvernement pour aller plus loin.
Un risque de tensions politiques
« La Norvège réalise quelque chose d’inédit avec cette exploration. Si elle est concluante, d’autres pays voudront, eux aussi, lancer des investigations sur leurs propres territoires. C’est un réel risque politique. Des affrontements et des rapports de forces sont à prévoir entre les différents gouvernements », termine François Chartier. Pour prévenir des tensions internationales, le président français, Emmanuel Macron et d’autres chefs d’Etat, ont rencontré les parlementaires norvégiens il y a quelques semaines. Une rencontre qui n’a pourtant pas changé la décision d’exploration. Pour le moment, aucune annonce d’expédition n’a été faite.