Cela se remarque directement, que ces deux jeunes femmes sont du milieu de la mode. Toujours apprêtées, même le dimanche. Ce rêve de travailler dans la mode a traversé les années pour Juliette et Louisa : « Je me souviens avoir toujours été attirée par les magazines de Vogue ou Elle depuis mon enfance. Ma grand-mère m’a transmis cette passion de la couture » commence Louisa. Quant à elle, Juliette a été plongée dans ce monde par ses parents : « Ma mère m’emmenait voir des défilés de haute-couture, j’ai également fait des concours quand j’étais plus jeune. J’ai toujours rêvé des opportunités que ce monde proposait. »
Premiers pas dans la mode
Juliette a fait un Bachelor dans la grande école de mode de Toulouse, Esimode, tandis que Louisa a réalisé un BTS « Métiers de la Mode » au lycée Gabriel Péri. Dans leurs études, on leur a appris à confectionner un vêtement du début à la fin « On commence par les croquis avec les inspirations qu’on a, puis on sélectionne la personne qui portera nos créations. Vient ensuite la réalisation de notre œuvre sur un mannequin en bois, et atelier couture et retouche » explique Louisa. Pour Juliette, le Bachelor qu’elle a fait est pluridisciplinaire et touche à toutes les facettes de la mode : « On étudie beaucoup la branche marketing, communication, le monde de la mode de luxe. Les dirigeants de l’école savent que seulement un tiers d’entre nous sera vraiment styliste à la fin de notre cursus. »
Elles ont pu également expérimenter leurs premières scènes et défilés de mode dans la Ville rose. « En 3 ans, on a pu fouler, devant du public, les scènes du Marché d’intérêt national de Toulouse, l’hippodrome de la Cépière, le Stadium ou encore le Conseil départemental de Haute-Garonne » ajoute Juliette. Ces défilés sont des partenariats avec la ville ou les conseils départementaux, mais également des concours organisés entre les différentes filières mode à Toulouse. Ces expériences sont le théâtre des premières confrontations que ce monde impose à ces jeunes étudiant.e.s.
Beaucoup de motivations, peu de solutions
Pourquoi ont-elles choisi la ville de Toulouse pour étudier et travailler dans la mode ? Les réponses des deux jeunes femmes sont assez pragmatiques. Juliette y a trouvé un moyen de rester proche de sa famille. Quant à Louisa, c’est un concours de circonstances, elle qui a essayé d’intégrer ESMOD Paris et l’Institut français de la Mode, toutes les deux classées dans le top 50 des écoles de mode les plus reconnus dans le monde. Mais la désillusion était trop forte, ce milieu est très élitiste. Louisa a donc également décidé de rester sur sa terre natale.
Vivre de la mode en France ne rime pas avec déménager à Paris. Juliette est styliste chez Bash, quant à Louisa, elle travaillait comme créatrice chez Diva depuis peu. Dans un milieu aussi centré sur la capitale, des alternatives sont possibles dans la Ville rose. « C’est toujours mieux d’aller à la Fashion-Week à Paris ». Sur ce point, elles sont toutes les deux d’accord. « La Fashion-Week à Toulouse, ce n’est pas la meilleure solution si vous voulez vous inspirer. On fait toujours des rencontres entre créateurs, mais il y a 2 défilés au maximum, avec une quarantaine de mannequins » continue Juliette.
Pour en revenir à la ville de Toulouse, même si les événements n’ont pas autant d’importance qu’à Paris, il faut savoir trouver les bonnes adresses. « Au-delà des personnes avec qui nous travaillons, l’intégration d’association de mode à Toulouse est la meilleure solution. » Ces associations sont des incubateurs de jeunes talents toulousains. Les deux plus importantes sont les associations « Composites » et « Institut des Arts et de la Mode ». Elles promeuvent la mode à Toulouse, avec des contrats notamment avec la ville pour des défilés, un cadre stable pour ces créateurs, mais aussi de l’aide dans les démarches de créations d’entreprises.
Louisa conclut sur un point important : « Nous ne sommes peut-être pas dans la capitale, mais l’ambiance et l’énergie qui se dégage de la mode à Toulouse est particulière. Des créations florales, une certaine influence du monde ibérique rend les créations d’ici remarquables. »