Entre hôpitaux, cliniques ou encore EHPAD, le secteur médical est énormément touché par l’inflation qui touche le pays. À Toulouse, la situation ne s’améliore pas et semble même s’aggraver. Certains syndicats du personnel soignant à Toulouse appelaient même à la grève. Des grèves qui se poursuivent, avec comme revendication supplémentaire : l’opposition à la nouvelle réforme des retraites. Après deux années de crise sanitaire, les établissements de santé doivent faire face à une nouvelle perturbation…
Le manque de matériel médical
Dans les EHPAD, résidences pour seniors médicalisées, la situation est de plus en plus inquiétante. Dans un établissement de Toulouse, l’inflation se fait énormément sentir puisque le budget pour le matériel médical en a pris un coup. Julie Montoux, aide-soignante stagiaire dans un EHPAD de Toulouse en témoigne : « On ressent un grand soucis au niveau du manque de matériel. Parfois, on se retrouve à faire des erreurs d’hygiène qui peuvent provoquer des infections nosocomiales sur les patients ».
De dures conditions de travail qui affectent également les patients : « J’ai déjà vu, en stage, des aides-soignants et infirmiers sécher les patients, après une douche, avec leur propre pyjama. On est arrivé à un stade où même les serviettes de douche manquent ! » Détaille-t-elle.
Pour Julie Montoux, ces problématiques existent déjà depuis longtemps dans les EHPAD. L’inflation aurait surtout contribué à aggraver la situation dans ces établissements : « Ça va empirer ! » déclare-t-elle. Une charge de travail qui s’alourdit pour cette aide-soignante Toulousaine qui doit trouver au quotidien de nouvelles alternatives lorsque du matériel médical manque.
Les infirmiers libéraux, grands oubliés du secteur médical
L’inflation touche tout le monde mais à des degrés différents. Les infirmiers libéraux déplorent aussi un salaire minime face à l’augmentation des prix du carburant et du matériel médical. Pour rappel, les infirmiers libéraux exercent principalement à domicile. Les charges peuvent donc monter très vite, surtout dans un contexte d’inflation. Akim Bennama, infirmier libéral depuis plus de cinq ans, en témoigne : « La hausse des prix nous touche énormément surtout sur le coût de nos déplacements. Il faut savoir que nous sommes payés 2€50 pour chaque déplacement. C’est rien ! ».
La hausse des prix du carburant ne leur facilite pas la tâche non plus puisque la voiture est leur principal outil de travail. Bien que légèrement en baisse depuis le mois de février, le prix de l’essence reste une charge importante que les infirmiers libéraux, à Toulouse, ont du mal à digérer : « Avant je faisais un plein d’essence de 60 euros par semaine et aujourd’hui ça a presque doublé. Sans oublier l’entretien de notre voiture qui impacte aussi beaucoup nos revenus ! » explique Akim.
Comme l’évoquait Julie Montoux, aide-soignante stagiaire dans un EHPAD de la Ville rose, Akim estime aussi que la situation s’aggrave et que les conditions de travail se détériorent. Face à cette situation, des syndicats infirmiers de Toulouse ont lancé et partagé une pétition pour soutenir le personnel soignant.
Les infirmiers libéraux sont rémunérés par la Sécurité sociale ainsi que par les mutuelles pour chaque service. À titre d’exemples, une injection à domicile vaut 3€15, la pose d’un pansement, elle, vaut 6€30. Des prix « qui n’ont pas augmenté depuis près de 20 ans » déplore Akim Bennama.