Il existe les gilets jaunes, mais connaissez-vous les gilets oranges de la Banque Alimentaire ? Il est 9h30 et plusieurs dizaines d’entre eux s’attellent à la tâche au sein de la plateforme logistique du nord de Toulouse. Pendant que certains sont chargés de peser les produits qui arrivent, d’autres les trient, quand les derniers préparent les commandes. À Toulouse, ils sont entre 50 à 60 à œuvrer pour préparer les repas qui seront distribués aux 24 000 personnes qui bénéficient de l’aide de la Banque Alimentaire de Toulouse chaque semaine.
Des bénévoles et un « chantier d’insertion »
Parmi les gilets oranges qui apportent leur aide chaque jour à la Banque Alimentaire de Toulouse, 10 à 20 d’entre eux sont des bénévoles. Philippe en fait parti, depuis bientôt deux ans. L’heure de la retraite venue, il cherchait s’investir dans une « bonne cause » afin de « venir en aide aux autres », confie-t-il. « Mon beau-frère travaillait pour la Banque Alimentaire de Cahors, alors c’est lui qui m’a conseillé de venir ici », relate Philippe, qui occupe plusieurs postes au sein de la plateforme logistique. « Tous, sauf cariste, car il faut un diplôme particulier », rigole-t-il. « J’aime tout ici : le contact, le travail et l’ambiance », sourit celui qui livre parfois des associations le lundi et se voit même offrir le café par les personnes dans le besoin en guise de remerciement.
Le reste du personnel de la Banque Alimentaire de Toulouse, entre 30 à 40 personnes, sont des salariés en insertion dans un projet de « chantier d’insertion ». Ces derniers disposent d’un contrat appelé CDDI, autrement dit contrat à durée déterminée d’insertion d’une durée de 6 à 8 mois pour 26h de travail par semaine. 2 conseillères en orientation de la Banque Alimentaire sont également chargées d’accompagner ces hommes et femmes dans leur projet professionnel.
6,7 millions de repas distribués par an
Au total, ce sont 3 400 tonnes de produits, soit 6,7 millions de repas, qui sont distribués chaque année auprès de 110 associations partenaires installées en Haute-Garonne, en Ariège, mais aussi dans le Tarn-et-Garonne. Chaque jour, tous les produits récoltés au sein des magasins du coin arrivent via 7 camions qui effectuent une « ramasse ». On y retrouve alors des produits secs, des fruits et légumes et également des produits frais, proches de la date limite, mais encore consommables. Les besoins sont définis et calculés en fonction du nombre de bénéficiaires des associations, d’autant que pour la Banque Alimentaire, le chiffre des personnes dans le besoin a augmenté de 4 000 au cours de l’année 2022. Sur l’heure de midi, les associations viennent ensuite récupérer leur palette avant de distribuer la totalité des produits alimentaires le lendemain.
Il y a un an, la Banque Alimentaire de Toulouse a ouvert une épicerie sociale appelée UT1-Esope au sein de la Toulouse School of Management. « On a remarqué qu’il y avait un réel besoin au niveau de l’aide aux étudiants suite notamment à la crise Covid et au confinement », détaille Zélia, chargée de la communication de la Banque Alimentaire de Toulouse. En effet, 52% des bénéficiaires de cette dernière sont âgés de moins de 25 ans, enfants compris. Pour répondre aux besoins de tous, la Banque Alimentaire de Toulouse a recours à la demande de dons, fin novembre de chaque année, et effectue parfois des opérations à l’entrée/sortie des grandes surfaces. « Aujourd’hui, ce sont des étudiants, mais aussi des enfants, des sans-abris, des personnes fragilisées par la crise Covid, des personnes âgées ou encore des réfugiés politiques que nous aidons », énumère Zélia. La précarité alimentaire touche un large panel de la population, « dont beaucoup de personnes qui travaillent ».
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La Banque Alimentaire de Toulouse est à la recherche de bénévoles qui accepteraient d’accorder quelques heures de leur temps. Renseignements sur https://www.banquealimentaire-toulouse.org/