Le royaume enchanté ne l’est plus pour 7 000 personnes qui vont être licenciées par l’empire du divertissement, Disney. Ils paient les mauvais résultats de Disney+, la plateforme de streaming, qui a perdu des abonnés pour la première fois de son histoire.
Depuis le lancement du service de streaming fin 2019, la plateforme chiffrait des millions de nouveaux spectateurs à chaque trimestre. Mais cette fois, le service a perdu 2,4 millions d’abonnés pendant les trois derniers mois de 2022. Un recul qui provient entièrement de l’Inde, où Disney a perdu un marché pour diffuser le très populaire championnat national de cricket.
Une crise qui touche nombre de plateformes
Après que le directeur général Bob Iger concernant le licenciement des quelques 7 000 employés de Disney +, les investisseurs se sont montrés rassurés. « L’ascension météorique de Disney + est considérée comme l’un des déploiements les plus réussis de l’histoire des médias », s’est félicité Bob Iger, qui a lancé le service avant de céder la place à Bob Chapek en 2020, après quinze ans aux commandes.
Le groupe vise la rentabilité pour Disney+ en 2024. Les plateformes de streaming ont connu des croissances flamboyantes pendant des années, encore amplifiées par la pandémie, avant d’être rattrapées par la crise économique et la concurrence effrénée pour l’attention du public. Même Netflix, le vétéran et leader du secteur, a connu un premier semestre difficile en 2022 en perdant près de 1,2 million d’abonnés, avant de rebondir cet automne et cet hiver.
La baisse des prix n’a pas porté ses fruits
Se heurtant à la même situation, Netflix et Disney ont donc lancé en décembre de nouveaux abonnements moins chers, avec de la publicité, pour attirer encore plus de spectateurs et surtout pour diversifier leurs sources de revenus. Disney+ en a profité pour augmenter ses prix, à 10,99 dollars par mois aux Etats-Unis pour son abonnement de base sans pub, contre 7,99 dollars par mois avec la pub.
Seulement, la technique n’a pas porté ses fruits et c’est le moins que l’on puisse dire : « Dans notre zèle pour séduire les spectateurs, je pense que nous sommes allés trop loin », a remarqué Bob Iger, évoquant des prix trop bas auparavant. Le patron emblématique a aussi mentionné le « pouvoir sans précédent » que l’ère des plateformes donne aux consommateurs qui peuvent s’abonner pour voir un programme « pour une toute petite somme » et se désabonner facilement ensuite.