« Derrière chaque paire ou chaque marque il y a une histoire ». Arthur Bahini, associé chez Docteur Sneaker, est un fanatique de chaussures. Mais pas n’importe lesquelles, les sneakers. Vous en avez sans doute déjà croisées dans la rue. Ce genre de chaussures, de forme souvent atypique, porte ce nom car elles étaient utilisées au départ pour pratiquer du sport. Puis, avec l’influence de ce dernier sur le Hip-Hop, notamment aux Etats-Unis, beaucoup de rappeurs ont commencé à en porter dans leur clip. Pour Arthur, par exemple, les tenues de ces chanteurs favoris l’ont influencé dans son style. « La paire d’Adidas Superstar m’a donné goût aux sneakers« .
Nous rencontrons Arthur dans son magasin situé au coeur du centre commercial de l’espace Saint-Georges à Toulouse. La décoration est épurée, chaque paire en exposition y trouve sa place, des chaussures customisées aux sneakers de seconde main collector. Une odeur de cuire neuf flotte dans toute l’enseigne. Arthur Bahini, la vingtaine, garde un style soigné accordé à ses paires. « J’ai fait mes études dans l’école de communication Vidal, mais aussi dans les ressources humaines à l’école de commerce de Pigier à Toulouse ». Il ne fait pas partie de la création de l’enseigne. « J’ai rejoint Docteur Sneaker en cours de route, pour moi c’était une évidence ». Les acteurs à l’initiative de cette entreprise sont David Mensah et Michael Ajavon. Tous les trois partagent cette même passion pour les sneakers. Une passion qui vit par la beauté de l’esthétique ou de l’exclusivité du produit. D’après David Mensah, « Arthur est un vrai passionné de sneakers. Quand on est ensemble, on parle sneaker, on travaille sneaker… Bref on vit sneaker ».
Ce magasin propose plusieurs services : l’entretien de sneakers, cela peut aller du simple nettoyage à la restauration de la paire ; ils proposent aussi la customisation selon les demandes de leur client ; enfin, ils vendent des modèles de seconde main rares. Leur communication se repose sur un fait tout simple, la personnification des baskets. Ici, on utilise un langage hospitalier pour montrer qu’on prend soin des chaussures comme de la vie d’une personne. Le devis sera un « diagnostic« , l’atelier une « clinique » ou encore sur les photos de leur site, on les voit portant une blouse avec un stéthoscope.
« Une boutique qui propose autant de services différents n’existe pas ou peu »
Tout à commencer en 2013. Bien que Docteur Sneaker ait débuté son commerce en 2015, « il a fallu deux ans de phases de test préparatoires. D’abord, on a fait des études de marché, savoir comment bien ficeler le concept, que la marque se différencie des autres et qu’elle soit durable ». Toutes ces étapes étaient importantes pour mener à bien leur projet. Au lancement de l’entreprise, celle-ci fonctionnait uniquement par l’envoi des paires que les clients leur confiaient. Un travail qui demande une grande organisation pour ces hommes qui doivent bien gérer leur stock, savoir quelle restauration opérer, mais savoir bien sûr à qui est destiné le produit.
Ils ont été les précurseurs de ce type de services. Grâce à ça, un engouement médiatique s’en est suivi. Divers médias comme La Dépêche du Midi, Le Parisien, 20 minutes, Toulouse FM, M6, Objectif News, ou encore BFM TV ont parlé de leur concept inédit en France, ce qui a permis de leur ramener de nombreux clients. « Quand on fait un diagnostic d’une paire pour une demande en ligne, nous demandons au client de nous envoyer des photos et vidéos de leur chaussure. S’ils sont intéressés par le custom ou la restauration de leur paire, ils nous l’envoient ». En moyenne, il faut une semaine à dix jours pour recevoir les sneakers, finies d’être chouchoutées. D’après Arthur, « il y a des périodes de grande influence comme juste avant les fêtes car soit ils veulent faire cadeau d’une paire custom, soit, le plus souvent, ils veulent nettoyer leurs sneakers avant les fêtes. »
La première « clinique » pour chaussures a vu le jour en juin 2017 à Toulouse. « Nous avions une opportunité d’ouvrir une boutique dans la ville, donc on a tenté le coup. De plus, venant de Toulouse, il nous semblait logique d’ouvrir notre premier atelier dans la Ville rose ». En plus de prendre soin des paires de sneakers, Arthur et ses associés ouvrent des pop-up store (boutiques éphémères) dans plusieurs villes en France, comme Paris ou Bordeaux. « Nous avons aussi la volonté de recycler les paires que nos clients n’utilisent plus« . En effet, la boutique propose une remise de 20 % sur leurs services pour toute paire qui leur sont données. Ils peuvent s’en servir pour restaurer d’autres chaussures avec ou pour faire de la décoration. Au niveau de la concurrence, « il y a des boutiques qui vendent des sneakers collectors, mais une boutique qui propose autant de services différents n’existe pas ou peu », confie Arthur. À l’avenir, Arthur et ses associés voudraient franchiser partout en France et pourquoi pas s’implanter à l’international.